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COMBAT(S): LE DESTIN DE BERTHIE ALBRECHT, FIGURE DE LA RÉSISTANCE, AU THÉÂTRE À NICE

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CE DIMANCHE 8 MARS À 17h00

THÉÂTRE FRANCIS GAG,

RUE DE LA CROIX

-VIEUX NICE-

RÉSERVATION 04 93 52 39 03 

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ALBRECH 2.jpg

L'incroyable destin d'une femme d'avant garde, révélé à l'occasion de la "Journée de la femme".

Dans la droite ligne des grandes héroïnes qui ont fait progresser la condition féminine.


L’ABBAYE DU CANADEL À LA COLLE SUR LOUP

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ABBAYE DE LA COLLE.JPG

Le miracle se produisit et Euric épargna la cité de Vence. La chance ne se renouvela pas puisqu’en 730, le petit monastère fut saccagé et ses moines massacrés par les bandes sarrasines.

Trois siècles passeront sur les ruines, mais «  la providence, en ses mystérieux desseins et l’histoire en ses surprenants retours » vont faire refleurir ce désert ”. C’est Pierre Laugier évêque de Sisteron, fils du Comte Laugier Ruffi, seigneur de Vence, qui fit cadeau du domaine et du manoir du Canadel au nouvel abbé de Saint Véran qui s’empressa d’ériger le bâtiment en prieuré (1050), à la tête duquel il nomma Clari Adalbert. De cette époque (XI ème siècle), subsistent une porte fortifiée et une remarquable chapelle de style roman provençal, encastrées dans la masse du château.

Le donjon crénelé et les tourelles couronnées de bâtisses plus récentes, signent leur fonction de résidence seigneuriale. En effet, au XI ème siècle, lors de la donation de l’abbaye de Saint Véran (située à l’embouchure du Loup), le prieuré du Canadel fut réservé aux évêques de Vence. Ainsi détaché et devenu épiscopal, il va s’envelopper, durant près d’un demi-millénaire, d’un silence mystérieux.

Le 1er février 1570 Mgr Grimaldi, évêque de Vence cède ses droits à Jean de Villeneuve seigneur de Vence, contre une pension de 200 écus, par acte passé devant le notaire de Vence, Georges Isnard. Les évêques conservent, eux, une Bstide appelée « Bastide seigneuriale » au domaine du Roure.

Le noble castel gardera toutefois, grâce à la piété de ses nouveaux seigneurs et ce, deux siècles durant, la chapelle monacale qui résonnera de la mélodie des oraisons.

Ainsi en 1632, Isabeau - épouse de Villeneuve Thorenc, gouverneur de Saint Paul - fonde au Canadel une “ chapellerie ” dotée de 300 livres avec charge d’une messe hebdomadaire à son intention. Cette initiative pieuse sera suivie de beaucoup d’autres puisqu’en 1700 on comptait une dot de plus de 5000 livres !

“ En 1789, notre histoire qui vit la plus juste des causes fut bien souvent desservie par de coupables moyens. La Provence ne sera pas épargnée par la tourmente révolutionnaire. La famille Villeneuve perdra alors la jouissance de l'abbaye.

Le chapelain du Canadel, condamné à suivre le triste sort des châtelains, abandonne le prieuré. La chapelle magnifique, écrin d’architecture religieuse, classée aujourd’hui par les beaux-arts, ne put hélas échapper aux outrages du temps et à la profanation des hommes.

Rendez-vous de chasse au temps des rois, folie au début de ce siècle, un nouveau destin s’ouvre à l’austère demeure en 1937, lorsqu’un certain Joseph Vighi (ancien chef de cuisine à l’hôtel Négresco) s’appropria ces vestiges vénérables pour en faire une auberge accueillante aux artistes. Un adorable jardin-patio, des salles, couloirs et escaliers décorés de tableaux offrant une exposition permanente dans un décor original, même si les toiles ont été quelquefois “ atrocement figuratives ” pour certains.

Le goût un peu naïf pour les choses de l’art ne retirera rien à cette cordiale maison qu’il gérera trente ans durant. Lieu de rendez-vous de nombre de peintres, d’écrivains et vedettes du septième art, l’Abbaye possède alors un substantiel et éclectique livre d’or où se mêlent les grands noms des visiteurs de la Côte.

Ceux-ci oubliaient là l’atmosphère plus guindée des palaces en dégustant un bœuf en daube très provençal et d’énormes pâtisseries à la crème. On y dînait aux chandelles : d’inimitables bougies multicolores, faisant penser avec leurs couleurs à des stalagmites toujours renouvelées. Le tout dans une ambiance de bel canto et de “ canzonetta ” napolitaine à l’exotisme inattendu qui entraînait les convives à reprendre en cœur ces refrains éternels.

Même si son animateur n’est plus, même si l’on a badigeonné la décoration d’une voûte qui insinuait que les moines n’étaient pas toujours sages, il faut humer ce lieu classé. L’ancien propriétaire avait, par un sentiment chrétien et un sens du beau et du bien, rendu la chapelle à son ancienne destination. De nombreux couples des alentours se marièrent là. Il faut voir les deux magnifiques statues en pied de l’entrée et cette chapelle riche de souvenirs, s’attarder et s’asseoir peut-être à la table qu’occupait Brigitte Bardot, qui se maria dans cette fameuse chapelle historique.

L’Abbaye du Canadel est inscrite aux Monuments historiques depuis le 24 janvier 1927.

Pour en savoir plus sur le riche passé des bourgs et villages des cantons de Cagnes, Carros, Vence, consulter le livre "Histoires et Légendes des Balcons d'Azur", chez vous sur simple demande à:

edmondrossi@wanadoo.fr

ANTOINE GODEAU EVÊQUE DE VENCE

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Le souvenir de l'évêque Godeau, né à Dreux en 1605, est resté très vivace en Provence Orientale.

Ses débuts ne semblaient pas le prédestiner à l'épiscopat, en effet il était l'oracle de l'hôtel de Rambouillet. De petite taille, maigrichon, noiraud, fort laid, il n'en fait pas moins fureur chez les précieuses par la vivacité de son esprit, sa parole facile et son intarissable veine poétique.

On le nomme "le nain de Julie" (Julie d'Angennes, fille de la marquise de Rambouillet) ou encore par ironie, "le bijou des Grâces".

Sa réputation dans les salons est inouïe.

Il fait référence, quand on cite un texte qui bravera les siècles, on dit : "c'est du Godeau !".

Fort de cette renommée, Richelieu en fait le premier membre de l'Académie Française !

A l'âge de trente ans, Godeau, las de rimer, fatigué de ses succès mondains, rentre dans les ordres. L'année suivante, ce salonnard est nommé évêque de Grasse et de Vence ! Il est très vite repoussé par les deux diocèses, parfois même à coup d'arquebuse. Personne ne veut d'un pasteur commun si peu vertueux. Il restera ainsi plusieurs années entre deux mitres avant d'opter pour Vence.

L'ancien précieux, le petit maître habitué des "ruelles", prend son rôle très au sérieux et en parangon de vertu impose une rigueur morale pointilleuse. Coseigneur de Vence, il relève la cathédrale qui menaçait ruine, introduit diverses industries comme la parfumerie, la tannerie, la poterie pour redonner de la prospérité à un diocèse en léthargie.

Fort strict, il lutte contre le laxisme du clergé et invite ses ouailles à une observance plus attentive des préceptes moraux.

Cette sévérité venant d'un personnage au passé douteux est mal acceptée, on le brocarde avant qu'il n'essuie d'abord un coup d'arquebuse en 1645 et qu'il ne soit molesté en 1650. Plusieurs de ses serviteurs zélés, qui voulaient le protéger, seront tués et un coup de pistolet sera même tiré sur les volets de sa chambre.

Au centre de la vieille ville de Vence, sa mémoire a été réhabilitée de manière posthume, puisque la plus belle place porte le nom de ce personnage singulier.

Pour découvrir les belles histoires du riche passé de notre région consulter « Histoires et Légendes des Balcons d’Azur », chez vous dédicacé en contactant ;

 edmondrossi@wanadoo.fr

BIOT: LE TEMPLE DE LA "CHÈVRE D'OR"

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 LE MAUSOLEE GALLO-ROMAIN DE LA CHEVRE D'OR.jpg

Le temple de la chèvre d’or est un monumental mausolée romain classé, daté des premiers siècles de notre ère, situé dans la plaine de la Brague.

La chèvre d’or est un animal fabuleux qui possède un pelage, des cornes et sabots d’or. Gardienne de trésors légendaires, son mythe est lié à l’occupation sarrasine, partielle ou temporaire, de la Provence au cours de haut Moyen Age.

Homonymie aidant, on retrouve sa présence dans le massif de l'Esterel, proche de celui des Maures, où elle est gardienne des trésors laissés sur place par les Sarrasins du Fraxinet. Dans ce secteur de la Provence orientale la légende la rattache à la fée Estérelle

On la retrouve à Saint-Rémy-de-Provence où elle campe au sommet du mausolée des Antiques. Il est à souligner que celui-ci a pendant fort longtemps été pris pour le minaret d’une mosquée. Là aussi elle est gardienne du trésor d’Abdelraman l’émir maure venu razzier la Provence.

A Biot, elle veille sur le trésor qu’y laissa Ibrahim, chef des Sarrasins. De gigantesques lingots d’or sont cachés aux abords des ruines de l’antique construction, dans un souterrain qui ne s’ouvre que la nuit de Noël. Les audacieux peuvent s’en saisir au cours de la messe de minuit puisque la porte s’ouvre entre le début de l’Épître et la fin de l’Évangile.

a meilleure œuvre de l’écrivain provençal Paul Arène « La Chèvre d’or » (1889) relate les facéties de cet animal mythique, Jean-Paul Clébert nous prévient : « Craignez la Chèvre d’or, mais ne la fuyez pas : elle seule détient les clefs des innombrables trésors de Provence ».

CANNES: LE FANTOME DE LA TOUR DU SUQUET

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Les Romains établirent déjà un poste fortifié sur le piton rocheux du Suquet, offrant une vision directe vers les îles de Lérins et l’arrière-pays grassois.

Plus tard, après le départ des Sarrasins, les comtes de Provence donneront la seigneurie de Cannes aux puissants abbés de Lérins. En 1070, l’Abbé Aldebert II entreprit la fortification du Suquet dont il subsiste une tour austère et d’une pure beauté, classée monument historique. Cette tour-donjon sera achevée en 1385 par l’abbé de Thornafort qui ajoute une enceinte dont quelques restes sont encore visibles.

Le donjon carré, haut de 22 mètres, avec ses étages voûtés en berceau, est accessible grâce à une porte située au premier étage à la suite d’un escalier extérieur. Un escalier intérieur conduit à une terrasse entourée d’une balustrade offrant une vue remarquable sur la  cité, la rade et les îles. L’ensemble contigu forme l’ancien château ; le bâtiment sud a été remanié, celui situé à l’ouest a été reconstruit, seules les bases des tours carrées datent du XIIIe.

Signalons enfin que le bâtiment de l’ancien château du Suquet est un musée ouvert au public avec de belles collections ethnographiques et archéologiques.

La tour d’angle du château, dite “ Tour du Masque ”, demeure privée du comte Michel de Lacour, est entourée d’une part de mystère rejoignant la légende. Selon Michel de Lacour, le frère jumeau de Louis XIV, caché sous le fameux “ masque de fer ”, se serait réfugié dans la tour après s’être évadé de l’île Sainte Marguerite, avant son transfert à la Bastille. Mieux, il y serait mort ... à preuve les restes d’un crâne, d’un squelette et d’une cagoule découverts voici une quinzaine d’années dans une oubliette. Le crâne serait l’homologue scientifiquement prouvé de celui du Roi Soleil et le masque de velours celui peint par un artiste de la cour sur un tableau d’époque.

A ces troublantes révélations s’ajoutent des apparitions (lumières clignotantes, têtes cagoulées) constatées par les habitants du quartier, associées à des bruits étranges (chuintements, râles, fracas de porte de cave qui s’ouvre sans raison) contribuant à faire de cette tour hantée un lieu de souffrance pour une âme oubliée.

La venue d’un prêtre exorciste n’a apparemment pas apaisé les phénomènes. Précisons que le propriétaire de la tour a respecté le repos du défunt en laissant les restes dans l’oubliette. La poursuite des travaux, après sondage des murs, pourrait fort bien révéler d’autres mystères tout aussi troublants.

Pour connaître le passé de la Côte d'Azur, consultez les ouvrages présentés dans la colonne de gauche de cette page...

FALICON : L’ÉNIGME DE LA PYRAMIDE

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 LA MYSTÉRIEUSE  PYRAMIDE DE FALICON.JPG

L'ouverture de la grotte ainsi qu'une face de la pyramide qui la surmonte sont sensiblement orientées au sud. De ce fait, au début de l'été (solstice), les rayons du soleil éclairent l'intérieur.

La grotte des «Ratapignata» (chauves-souris en niçois) se compose de plusieurs salles. La première, accessible par une échelle de corde, est une vaste rotonde de 22 m sur 15 au centre de laquelle s'élève une énorme stalagmite semblable à une statue.

A l'ouest, une autre gigantesque concrétion est soudée au plafond comme une colonne. Au sud, un escalier de sept marches descend vers une plateforme recouverte de pierrailles. Au nord, une petite ouverture en fente permet d'accéder à l'étage inférieur où dans une seconde salle une rigole recueille un filet d'eau. Près de l'escalier, au pied d'une paroi verticale de forme triangulaire, s'ouvre une étroite fissure qui débouche sur une vaste salle, basse de plafond.

La première mention historique de la grotte et de sa pyramide remonte à 1804. Un certain Domenico Rossetti, avocat siennois, amateur d'antiquités, venu à Cimiez, décrit dans un poème en trois chants d'une centaine de vers, la grotte ouverte sur les flancs du «Monte Calvo» (le Mont Chauve) par où s'échappent le soir des nuées de «ratapignata»: la renommée des lieux est faite.

Au XIXème siècle, les monographies et les guides qui suivent citent désormais la «Grotte des Ratapignata» en ignorant souvent la pyramide et l'escalier à sept marches. Un piton de fer et des arceaux sont scellés pour faciliter la descente.

Avant la dernière guerre, des articles commencent à émettre l'hypothèse d'un lieu de culte (Pythonisse) de l'époque romaine ou, plus obscur, remontant «très haut dans la nuit des temps».

En 1970, une importante étude de Maurice Guinguand «Falicon, pyramide templière, la Ratapignata» lance la question sur le terrain des théories douteuses rejetées par le monde scientifique. S'y mêlent l'astrologie, l'occultisme et des notions historiques discutables.

Six ans plus tard, Henri Broch récidive dans «la mystérieuse pyramide de Falicon». Examinant tour à tour les différentes hypothèses d'un lieu de culte celtique ou romain, il penche lui aussi en faveur d'une fréquentation des lieux par les Templiers. Son raisonnement se base sur la découverte, à proximité de la grotte, d'un tunnel souterrain relié à un puits comblé. Bien que de tels captages de sources soient communs dans la région depuis l'époque romaine, il n 'hésite pas à y pressentir le passage des Templiers. Son opinion s'appuie sur une légende véhiculée dans le quartier selon laquelle: «les Templiers qui ont occupé la Bastide (voisine) connaissaient l'existence d'un souterrain menant à une salle du gouffre et y ont enfoui un butin».

Face à ces suppositions laissant la part belle à l'imaginaire, quelles sont les réalités archéologiques tangibles de la grotte et de sa pyramide? Pierre Bodard, scrupuleux interprète du très sérieux «Institut de préhistoire et d'archéologie des Alpes Maritimes», en dresse le bilan en 1970.

Il cite la découverte de quelques ossements fossiles d'ours des cavernes recueillis en 1851 par le Dr Naudot. Puis, il s'intéresse aux deux monuments: la pyramide et l'escalier intérieur, posant la question capitale de leurs origines. Malheureusement, l'analyse des mortiers des deux constructions n'a pas permis de conclure qu'ils soient contemporains; par contre les matériaux de la pyramide et des marches (grès) sont semblables. Reprenant ensuite les vestiges découverts alentour: stèles funéraires, tuiles, point de départ de l'aqueduc alimentant l'antique Cemenelum (Cimiez), P. Bodard y inclut la Pyramide de Falicon dans un vaste ensemble d'origine gallo-romaine. Il écarte ensuite l'hypothèse templière, cet ordre n'ayant pas eu de possessions répertoriées en ces lieux par les spécialistes.

Les fameux signes gravés vus par certains, se limitent à un A visible sur le revêtement de la face sud de la pyramide. P. Bodard écarte le reste: figure humaine de la grande stalagmite (Baphomet pour d'autres !), les croix et autres svastikas qui ne seraient que des concrétions adventives ou des fissures naturelles. Puis faisant la part des hypothèses fondées sur des éléments connus et acquis et, des suppositions de l'archéologie-fiction, P. Bodard adopte l'idée que l'ensemble pyramide-escalier constituerait les restes d'un temple dédié à Mithra. Il développe ensuite son idée en précisant ce grand culte rival du christianisme qui s'étendit dans l'Empire romain dès l'aube du IIème siècle après J.C.

Fondé sur le sacrifice du taureau (taurobole), ce culte s'exerçait de préférence dans une cavité naturelle ou dans un temple obscur (mithreum) près desquels devait couler une source. L'ouvrage «Mithra, ce dieu mystérieux» du Dr M. Vermaseren spécialiste de la question précise encore: «En Iran déjà, Mithra était belliqueux de caractère, toujours paré au combat et prêt à assister ses compagnons dans la lutte pour le Bien et à les mener à la Victoire. Dans ses mystères, l'un des grades est «miles»: soldat; son culte est un service militaire et la vie, ici-bas, une campagne au service d'un dieu victorieux. Que des légionnaires romains de tous grades, souvent aussi en provenance du Levant, se soient sentis attirés par Mithra n'est donc pas étonnant. A tous ceux qui s'engageaient sous les aigles romains, le dieu pouvait prêter son puissant appui. Cette assistance sur le champ de bataille ainsi que la discipline militaire qu'il exigeait furent des facteurs importants dans la propagation du culte de Mithra et sa reconnaissance officielle. Il suffisait que les aigles romains soient plantés dans un «castrum» pour que le culte de Mithra s'y installa aussitôt; ce fut indubitablement ce qui se passa à partir du IIème siècle après LC.».

Puis s'intéressant au lieu du culte, il ajoute: «La grotte symbolise la voûte céleste ...

L'idée dominante est toujours de représenter le dieu Mithra tauricide dans une grotte ... Le chiffre sept reçut, dans le culte de Mithra, une signification dominante. Certains reliefs des régions danubiennes représentent sept cyprès (arbres solaires) alternant avec sept poignards, coiffés d'un bonnet Phrygien. A Doura sept marches donnent accès à la niche rituelle ... Souvent le temple était orienté vers le Levant pour permettre aux premiers rayons du soleil d'y pénétrer par une fenêtre ou une ouverture pratiquée dans la voûte et de frapper directement l'effigie du dieu».

Toutes ces données caractéristiques se retrouvent à Falicon: les sept marches correspondant aux sept degrés de l'initiation mithraïque accédant à la plateforme sur laquelle le prêtre pouvait officier, le filet d'eau de la source de la salle voisine, L'ouverture méridionale de la grotte vers le soleil, reste la pyramide?

Bien que compatible avec ce culte oriental véhiculé par les légionnaires séjournant tout près de là, à Cemenelum, rien ne prouve qu'elle soit contemporaine de l'escalier intérieur, ni nécessaire à la destination religieuse de la grotte.

La réponse nous est donnée avec preuves à l'appui par un autre membre éminent de l'Institut de Préhistoire et d'Archéologie des Alpes Maritimes. Dans le tome XIII des Mémoires de cette société, le Dr C.R. Cheveneau rapporte que le long du chemin conduisant de Cimiez à Falicon des tombes romaines décorées de gravures de comus (têtes de bœufs avec cornes, ou cornes seules comme au Bégo) et des sarcophages avec glaives et croix (emblèmes du culte de Mithra) ont été mis au jour voici quelques années. Plus loin, il précise qu'au IVème siècle, une légion provenant d'Alexandrie vint tenir garnison à Cimiez, dès lors tout s'éclaire ! Mithra était particulièrement à l'honneur en basse Egypte, il n'est donc pas étonnant que ces légionnaires aient aménagé un lieu pour pratiquer leur culte selon les rites et même qu'ils aient édifié une pyramide comme chez eux pour rehausser le temple.

Donc une pyramide construite par d'authentiques Egyptiens bien loin de leur pays, on ne peut que rêver sur cette antique témoin égaré, menacé aujourd'hui par de multiples dégradations.

Pour connaître les belles histoires du riche passé des Alpes Maritimes consultez la colonne de gauche de cette page où sont présentés les livres de l’auteur Edmond ROSSI.

 Sous l’image de la couverture, le titre du livre, il suffit de cliquer sur celui-ci pour lire sa présentation.

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 Edmond ROSSI, invité d’honneur de la 18ème« journée du livre » qui se tiendra le 9 mai 2015 place de l’église, dans le « Vieux Village » de Saint Laurent du Var, dédicacera ses livres de 9h à 18h.

GUILLAUMES : AMEN, LE VILLAGE DES CHERCHEURS D’OR

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Amen (prononcer Amé) est un de ces hameaux perdus où se confondent l’histoire et la légende. Il faut dire que le site est propice. Ce village aujourd’hui désert est accroché sur le bord d’un val creusé par un torrent, qui s’engouffre dans une clue impressionnante, pour plonger dans les fantastiques gorges rouges de Daluis.

De nos jours, pour atteindre ce lieu isolé il faut grimper à pied pendant plus d’une heure, depuis le pont des Roberts, qui enjambe le Var au sud de Guillaumes. C’est en suivant cet étroit sentier muletier, qui contourne depuis toujours les « chalanches », ces versants chaotiques à pic sur le fleuve, que le voyageur parvenait à Nice. Ce chemin est resté l’unique débouché de la haute vallée du Var, avant que ne soit creusée la route carrossable tranchée à travers les gorges.

Parvenu au village, bien exposé au midi, sur un coteau abrité, vous découvrirez quelques masures groupées autour d’une modeste église, seule construction encore épargnée par la destruction avide des « récupérateurs » de matériaux les plus divers. Les toits ont été démontés et emportés, laissant apparaître le squelette des poutres faîtières, offrant l’intérieur des bâtisses aux outrages du temps qui y favorisent les orties et les ronces. L’école est encore identifiable, proche d’une solide demeure de deux étages.

Le dernier habitant a fait ses bagages pour rejoindre le chef-lieu (Guillaumes) au lendemain de la seconde guerre mondiale.

Jusque là, un curé et un instituteur veillaient sur le destin d’une population voisine d’une centaine d’âmes.

Placé à l’écart du passage traditionnel des caravanes muletières depuis la fin du siècle, Amen, jadis florissant, va progressivement se vider avec un temps fort lors de la saignée de la grande guerre.

Aujourd’hui et à la belle saison, un berger et quelques brebis peuplent encore les ruelles séparant les maisons abandonnées. S’y ajoutent parfois des amateurs de canyoning, sport à la mode, venus là pour « descendre » la clue voisine. Mais derrière ce décor classique, d’un hameau victime de l’oubli des hommes attirés par les fascinantes lumières de la ville, se cache la mythique période de la recherche de l’or, à laquelle furent mêlés ses habitants.

L’or a toujours fasciné les hommes et les traces de sa recherche sont encore visibles ça et là dans le sol des Alpes-Maritimes.

Mais un lieu particulier a toujours attiré et retenu les prospecteurs, il s’agit du vallon d’Amen qui rejoint les gorges de Daluis par une effroyable clue. Entaille tranchée dans le schiste rouge du permien, sur la zone de contact des couches du sol primaire et secondaire (permowerfenien), cette zone offre toutes les garanties géologiques de succès.

Si vous parcourez ce vallon, vous apercevrez parfois au détour d’une piste, dans une falaise abrupte, une cavité béante, obscure, que l’on pourrait prendre pour une grotte naturelle. Mais l’œil averti distingue la marque de l’homme dans le paysage : cabanes en ruines, grands éboulis de déblais qui dévalent la pente et dont la couleur plus vive ne s’est pas encore confondue avec celle de l’environnement.

Des hommes ont donc creusé là, dans des souterrains qui nous inspirent aujourd’hui méfiance et répulsion, mais vers quels objectifs ?

Pour connaître les belles histoires du riche passé des Alpes Maritimes consultez la colonne de gauche deP cette page où sont présentés les livres de l’auteur Edmond ROSSI.

Sous l’image de la couverture, le titre du livre, il suffit de cliquer sur celui-ci pour lire sa présentation.

VAL D'ENTRAUNES: TÉMOIGNAGE DU PASSÉ

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18 LA MAISON FAMILIALE DES ROSSI, ANCIENNE AUBERGE, SUR LA GRANDE PLACE DU VILLAGE EN 1939.jpg

VILLENEUVE-D'ENTRAUNES  LE 25–11- 2002

TÉMOIGNAGE DE JUSTINIEN DURANDY

Enregistré par Michel Fulconis professeur d’Occitan à la Faculté de Nice

Vilanova : (lei Vilanoùvencs) : lous Chats (hypocrites ?) San-Martin : Lous Tavans (pougnavon ?) Entraunes : Las Gangaulos (les escargots) Sauze : Lei Fouo(l)s Pas de sobriquets à Sussis et Enaux (en Enaus) lei Sussinencs, lous Enaussencs, et à Bantes, une personne avait inventé pour dire une habitante una Bantarella (rapport à trois poules vendues par une femme de Bantes, les poules furent affublées du nom de Bantarellas)

A Sauze, c'était les Sauve(i)rouns, à Daluis Lei Daluissouns , à Estenc lous Estenchouns, la Tourre a lei Tourrencs ou lei Tourrians, même dans les campagnes plus petites on avait un nom, comme aux Claux lei Claussencs (se disait rarement, car de Villeneuve en fait)

Il y aurait eu un château au-dessus de la chapelle Santa Margarido, quelques pierres en attesteraient encore. Le village originel aurait été au Claus : “Soi-disant, lou village èra eilà au Claus ; e' lou Bourdous que a tout destruch e que soun vengu basti ounte es eiro, e es coum'oco qu'an di : Villeneuve”.

A Peouno avion la reputaciou' de se maridà entr'eli, I avié fouorça greuias (?) e boussus, ma èron pas pu degourdis qu'aiur ma èron pulèu dins uno coumpousicioun de familho entr'eli, quoi. Era ferma, pulèu, aquela poupulacioun (…) li jous de festa, leissavon meme pas troù veni li jouves de Buèi per dançà emé las filhos dau peis. E tant au moument, a la fi' de la festo, lis aculhion à coù de peiros (rires)

E pui, ce qu'avion, (…) èra un pople qu'avion de fermas d'empertout. Aloura l'estiéu ramassavon lou fen un pau dins una bastida, un pau d'un autro e pui après l'uvert, l'autoun, fahion lou tour sensa carrejà lou fen a drecha o a gaucho. Eron pas bestios finalament, amé l'escabouot, amé la mulo e tout, fahion lou tour d'aquelas campagnos, e lou dimenche alouro tout lou mounde raplicavo a Peouno. E alouro lou vilage èra noumbrous, mais dins la semano I avié degun a part lous cafés e lei espiçariés.

Iéu coura ai coumença de travaià  dins li Pouosta, aviou  des-e-noù an, (lou) proumié poste qu'ai fa èra a Peouno. E ai trouba que  èra...  aucune coumparésoun amé Vilanova ; talamen I avié de quartiés a drecha e a gaucho que lou fatour, si avié vourgu 'où faire pertout, è, aurié faugu que li metesse dous ou tré jous. Encara per saupre si èron aqui ou aqui, qu's qu'où sabié ? Aloura avian trouba un truc, s'en anavo a la sourtia de l'escola e pi distribuava lou courrier : “Té ! Douna aco, douna aco”, e fai tirà Marius. (…) e lou dimenche couma I avié pas l'escola, anavo a l'arré dau car e pui lou dounavo au pu proche vesin”.

C'est ainsi qu'un jour, il donna une lettre à une Niçoise descendant du car pour qu'elle la remette à ses parents, et c'est elle qui l'avait écrite et envoyée, demandant justement à ses parents qu'ils viennent la chercher avec le charabanc.

« Voalà. Mais tout acò es pulèu un pau superficiel. E puis après en définitive tout lou mounde es a pau près... I a toujour quaucun que si distinga dins la banda, mais autrament pòu pas dire que, es pu mau d'un cousta o de l'autre. Iéu, a Peouno siéu esta vrément vrément countent de l'amabilità e... coumo m'an reçu e la generousita d'aquéu mounde”.

Péone : Lei Catalan    Beuil : Lous Grupiasses (un gros manjaire, que cura la grupia das vachos ; “intempérant” en français).

Le chef lieu, Guillaumes, était là où il y avait les administrations, et les “notables”, pour cela que l'on y parlait davantage le français qu'ailleurs. De plus, la “festa naciounala” du 15 août et ses trois-quatre jours de festivités faisait tourner les têtes.

Histoire d'un sobriquet individuel : “Calotte avocat” - en Français. L'arrière grand-père de M. Durandy faisait office de juge de paix officieux.

A propos d'Amé et des produits qu'il faut monter ou descendre

“... souvent, calavon las trufos de damoun, per plantà eici. Perqué la trufo la fau calà, lou blà lou fau mountà. Couma lei faioù lei fau mountà aussi.” “E lou vin lou fau mountà, lou fau pas calà ?, noun ?” “Lou vin sau pas perqué lou vin lou fahian qu'a Guilhèumes...”

“Dina sensa blà e Guilhèrme sensa vin,

Lou mounde es ben proche de sa fin”

A propos de Villatala (dau Sauve) et d'un grand-père qui avait travaillé plus qu'un bagnard (bilingue)

Quan n'i avié de gens, damount ? Mai qu'aqui ?” “Oh paure ! I avié au mancou cinq ou siei peisan que avion quauquei vachos cadun, que mandavon lou lach per lou cable, aqui. E lou dernié a fini I a dous ou trés ans, aqui, mais autrament me rappelou qu'èron cinq ou siei ; e avion d'escabouot de vachos meme pu empourtant qu'eici a Vilanova. Ma èra de buchaires, en Enaus, (…) lou climat es un climat pu dur que eici ; èron pu, pu... sau pas couma dire, pu rudes. Couma per isemple : a Bantes, soun plus pacifiques. Iéu pensou que lou climat (...)  fa una influança sus lou caratère. 's pas per lei criticà, hè, perqué I avié de bravei gens couma I a eici, mais èron pu...” “èron mai dur” “voala. Surtout que, avant que I aguesse lou cable, hè bè d'en Enaus, lou lach, cada matin, lou calavon amé las bestios. E quan meme d'en Enaus eici hè, en plen uvert, surtout quoura es tout gela, si aié que... I a ...   souta la ferrura dei mulos, li metesson  de crampouns autrament aurion mancou pouscu descendre. E aloura dins la nèu, quoura n'in troubava per eisemple cinquanta centimetres, I avié pas questioun de mandà un chasse-neige ni ren. Calé amé dous bidouns de lach sus la mula ; I aio meme de fotos aqui d'un qu'es esta foutougrafia quoura arribavo amé sous très ou quatre bidouns sus la mula. Fahié faire !” “Metien de ferraia ?” “vouei vouei de crampouns : dins lou ferre, en plaça d'estre ferra couma nourmalament, I avié dous traucs. E aqui vissavon de boulouns. E la bestia se tenié su lou gé'. Autrament, paure iéu ! Se serié tuau. Era empoussible. E diau quoura es tout gela oùh !” “de nèu n'en calava mai qu'encuèi ?” “bè bessai n'en calava en pau mai, lei gens lou dihon que n'en calava en pau mai. Ma enfin, vai, èra una vida que... fahié li estre neissu e ce que gagnavon èra pas voula”.

Enaux n'avait pas les commerces comme à Villeneuve, seulement les fermes et le travail, pas de distractions. “ O manjare la menestro, o passar per la fenestro” comme on disait à Nice (!). A part Guillaumes, St Martin, Villeneuve et Entraunes étaient d'importance égale à peu près.

Aux Tourres, on y envoyait les vaches depuis la vallée l'été pour être un  peu plus libres pour travailler. Dans les années 40 / 50 il n'y avait plus que deux ou trois familles qui y restaient l'hiver, les autres descendaient déjà à Châteauneuf. Il y eut une école

jusqu'à 32 élèves, il y avait une école dans chaque hameau, du reste (Bantes, la Ribière...).

La guerra es 'sta una catastrofa” “Parlàs de la proumièra o de la segounda ?” “ De la proumièra (…) es esta una catastrofa, perqué tous lous peisans qu'èron tous jouves e valides per countinuà lou travai de la terra, tout aco es parti per lou front, e aco es esta la vianda de boucharié. Lou peisan, èu, sabio faire ren, a part de cultivà la terra. Sabié pas conduire una voatura ni … enfin, aloura èron toujou en proumièra ligna. Aco,li mandavon. D'abord, un peisan, eici, rouspetava pas : èra talament couioun lou paure diable que (…) E lou frère de ma mère, au bout d'un més, sus sa coumpagnié, de cent-vint-un, soun revengu noù, ma èu, I èra plus dai noùs”

“Lou frère de ma mère, èra moun ouncle per ben dire, e l'ai pas couneissu pisqu'èrou pas neissù.

 E bèn quoura a reçu l'ordre de moubilisacioun, venié d'arousà una campagna qu'avion au bas de après la bassa Vilatala pendent quaranta-vuèch ouras sensa durmi  segué l'aigo per ben tout arousà ; I avié bessai très ou quatr'ectare de terrén. E moun père di “l'aviou rescountra a la gare du pont de Gueydan, èra couja coum'una bestia, durmié, a faugu lou reveià per parti, per... “ “per anà si faire tuà” “E aloura moun gran-père, que vouos èra... a plus vourgu restà eilà e a tout bazarda. Quoura ma mère li dihié “bouonjou Papà”, li dihié : “ma filha de bouonjou, es … (sanglots)” (...)

“Lei gen de la villa de coù avion una especialità, pouioun trovà una planca. Ma lou tipe qu'èra peisan, (…) s'es fa tuà”

Le Bourdoux en 43 a emporté la passerelle allant aux Claux. Le souffle avait fait trembler les piles.

Festin : on y venait de Guillaumes, St Martin, Sauze, Châteauneuf... à pied.

Nautre anaian surtout au quinj'oust a Guilhermes (…) I èra tout lou Cantoun” Le car partait d'Entraunes et était déjà chargé à bloc en arrivant à Villeneuve (il n'y avait que sur le capot qu'il n'y avait personne d'accroché). En entendant la musique des Gars Pugétois, l'ambiance était formidable, surtout après la Libération après quelques années d'interdiction de bals. “I avié un mounde fouol, fouol, fouol. I avié una ambiança terribla. Oh pauvre France !” On allait à tous les bals, tellement les gens avaient été privés. Et sans moyen de locomotion. Mais il arrivait que le bal n'ait pas lieu comme à Sussis où le travail commandait : “tout lou mounde missounavo”

Les foires : surtout à Guillaumes, à Saint-Martin (la St Barnabé) mais pas à Villeneuve.

“Bè eici, moun gran-père, anavo a la fièro de Sant-Estèvé, Sant-Estienne, e... per lou col de Pa', e de coù, croumpavo cinq ou siei velos, que fahié passà tout à pè, jusqu'eici, hè ! 'co, la bella-souorre de moun père m'où racountavo mai que d'un coù”.

“E de l'autre coustà, li anavon lei gens vers Colmars ?” “Bè de l'autre coustà, anavon surtout a Seyne per croumpà de murs e de mulos. Aqui tout Peouno li anavo quasi. Perqué à Peouno, lei Peounenc, la fiertà per eli èra d'agué una bella cavala, ou una bella mula, ou un bèu muou. Aco èra per eli, lou dimenche arribavon em'aquela bestia, arnascau couma per una festa : li mountavon mancou sus. Tout bèu juste se li metion una biassa per pas la fatigà. Elli marchavon a pè. Era una fiertà fourmidabla d'agué la plus bella bestia”.

On marchait énormément : la soeur du père de M. Durandy était à Villars-Colmars : pour aller à la

première communion de son neveu à Villeneuve, elle était partie au milieu de la nuit pour arriver juste à l'heure de la messe, en passant par le col des Champs.

Las cougardas ou coucardas : l'équivalent des bugnes.

Lei mountagna (Rouchier de la Maire e mountagna das Plans, Troto, en Enaus)

 Quoura la pleuia ven doù Sauve, pren toun ??? e lou reclaure       quoura la plueia ven d'Estenc, as enca lou tem de prendre lou barrioun e de ramassà de fen

Se passava ben entre lei pastre d'un cousta de l'autre de la coumuna ?”

“vouei, c'est à dire que cad'an... au début, èra cada quatre an, la mountagna se lougava per quatre ans. Aloura venié de pastres de... o meme des Basses Alpos, en pau d'empertout, e  poussavon lei  mountagnos I avié una enchièro, amé de bougiès aqui. Aloura aquela que se poussava toujou lou mai èra la mountagna de Troto. Aqui I avié una espèça de rancuna, e se un poussava troù, après, lou coù d'après, èu voulié, li poussava la siéu, viès ? E aloura a la fin meme s'entendien un pau, quoi, e, 'fin, I avié ben un pau, pas per se battre mais I avié un pau un pau de disputa souvent (…) E eira, eira soun dounas cad'an, e pi lou pris la meria que lou fixa, e pi I a meme plus d'enchieros (…) ma sabou qu'avant I avié un pau de disputo”

Du temps où il y avait pas mal de vaches, on les amenait à la montagne de la Couosta  au dessus du col des Champs (à St Martin), ou bien plus bas mais sa qualité était moins bonne.  A la fin, c'était aux Tourres, quand il n'y avait plus que deux ou trois propriétaires de vaches.

Villeneuve est à une altitude idéale pour les fruits, d'où la plantation de fruitiers (pommiers, poiriers). Il y avait aussi du blé et “n'i a que se fahien lou pain per tout l'an” (assez de farine pour avoir du pain toute l'année). Le grand-père de M. Durandy pouvait faire du pain pour une famille de neuf, plus les domestiques et encore en vendre.

Le moulin : en 1925, à un km du village, quelqu'un avait fait un moulin (ou refait ?) puis il a changé d'activité et s'est reconverti dans l'élevage de cochons, et on s'est alors rendu soit à Entraunes (où le mouliniéétait réputé pour faire de la bonne farine, soit à Guillaumes.“A Santa Catarina, fai ta farina, que Sant André vendra e te la gelarà”

“Sian au mé' d'oùtobre, qu a pas de raubo que s'en atrobe”

Le quartier des Claus s'appelait aussi “La Fabrica” ; les frères Ollivier avaient du

“Eici non. Au Sauve (…) ma grand-mère coumençava toujour, e ma mère la fahié teisà : “teisa-té ! Digue pas 'co denan lous enfans, eh brave ….. ????

Aloura parlavo toujour d'una cape.. d'una chapella ounte vehion passà – pas tout lou tem mais de tems a autre e surtout quoura I avié la luna -  una frema mountau sus una cavala blanca que partié a foun de tren. E ma mère me dihié qu'amé sa souorre, quoura seié passà denan la chapello fahion un tour abouminable per pas rescountrà la tréva !” “Ah ma grand-mère n'en parlava toujou das fados (…)” “I èra d'endré coum'aco que dihian...” “Voala, èra... aqui i avié quaucaren  de sourcellarié (…) Ma gran-mère e ma tanto eici me parlavon das loups. Di que lou sera après soupa  anavon veià dins lous estables de coù entendion gratà a la pouorta, èra lou loup que cercava de rentrà. Puis i avié meme una peira damoun per anà a Bantes, se dihié La Peira doù Loup. Es una peira que parei que i a un tipe que partié de Vilanova, amé soun chin, e  quoura es esta darrié au Claus, s'es vist qu'i avié un loup que lou seguié. Aloura, a coumença... avié una micha, de pain, a coumença de li mandà lou pain, e l'autre suivié toujou. Après I a manda lou chin, e suivié toujou. I a agu una grossa grossa peira, a mounta sus la peira, a espera lou jou, e lou loup, au jou es parti. E avié pu ren per li mandà. E s'es toujour di La Pierre du Loup, Peira doù loup. Aco, l'escoutavian couma la messa”.

Un habitant s'était plaint au maire de l'infidélité de sa femme ; il lui a répondu :“anan, preservas-la das loups, que das omes es quasi ren”

On veillait dans les étables de l'un ou de l'autre, dans le village, jamais loin. On coupait du buis fin fin à cette occasion, en utilisant une machine qui coupait les gerbes et le lien l'été. A la faible lueur d'un “marri calen”.

Chacun faisait des paniers en osier, en “amarino”, des “begnos” pour charrier lou “fens” (le fumier) et des  “mourrais” (sorte de muselières pour bêtes de trait).

Religion On ne manquait pas la messe, en tout cas chez les femmes, et M. le curé était respecté “degun se serié amusa a lou tutejà ou li racountà una bestisa”. Tous les matins, il y avait une messe à la chapelle, le dimanche à l'église. Quoura ploù avant la messa, touta la semana pesque.

L'ourgùlh e la graissa lou bouon  Diéu leis abaissa

A Saint-Etienne, “Amé un pan e un froumai, fan un cura gros coum'un aï” “Toute li jouves anavon au Semenari, e couma lei parent avion pas un soù per pagà, mandavon de froumai, mandavon d'uous, jamboun, quaucaren, quoa, per un pau desdomajà lou Semenari que fahié d'enstrucioun au pichoun”.

La première fois que M. Durandy a vu la mer, il avait 11 ans, et avait pris le train à Puget-Théniers pour passer le concours des bourses, ses collègues lui ont dit : “putan de putan, ma qué grossa pousaraca” (pousaraca : espèça de pous rempli d'aiga per arousà). Le soir, avec ses parents, ils sont arrivés vers minuit chez les parents qui devaient les recevoir, ils n'avaient pas trouvé. Le lendemain, ils étaient étonnés de ne pas avoir vu un de ses collègues, comme si Nice avait la taille de Villeneuve. “Eira soun troù degourdi,

nautre erian troù couioun. Sabian rè rè rè rè rè... oh pauvre France ! Ma soulament sabian faire una paja d'orthographe sensa faire una fauta, eira soun pas bouon d'en faire douos lignos … etc...”

La lavande se ramassait surtout aux Tourres, pas au village. M. Brun distillait à Guillaumes.

On se “faisait citer” devant le juge de paix, souvent de connivence pour se payer un bon repas à Guillaumes et laisser la femme un jour.

Blague :

I avié una pichouna de l'Assistance que lou bruit avié couru que lou patroun, proufitava un pau d'ella. Aloura lou mèra avié vourgu la desplaçà, avié un pau fa lou tour das familhos d'aqui, ma degun avié vourgu la prendre, perqué avié dejà quatorge ou quinge ans e chalié pagà en aqueli ages. Aloura, lou mèra a di : “ finalament, pisque degun la vouol, la fau leissà en qu l'a !”

Les enfants placés par “l'Assistance” ont permis au village de maintenir un certain nombre de personnes. Jusqu'à 14 ans, on était dédommagé ; puis il fallait payer. Une famille en a eu sept, les uns après les autres.

Le jour de l'enterrement du père de famille, des années plus tard, bien que dur avec ses enfants, tous les sept étaient présents.

M. Durandy a entendu parler du Chevalier de Cessole et du guide Etienne Liautaud, “Estienne das Pinieis”, du nom de sa campagne. Sur place, on ne comprenait pas bien pourquoi aller si loin et courir le danger de se rompre les os. Monter dans des endroits dangereux, on le faisait par nécessité si une chèvre ou un mouton était perdu ou en difficulté, sinon, “degu' li anava per rè”.

On ne voyait le médecin qu'en dernière limite. On se soignait avec les mêmes remèdes qui consistaient en : les ventouses (“las ventours”), la teinture d'iode (une couche de chaque jusqu'à ce que la fièvre tourne), les cataplasmes, et des tisanes (génépi, aubépine : d'acinié ; de tussilhage fleur qui ressemble au pissenlit). On ne connaissait pas l'aspirine, les suppositoires... ce qui donna lieu à quelques erreurs drolesques.

Une femme servait d'accoucheuse pour le village (la grand-mère de M. Durandy en l'occurence, qui eut 9 enfants elle-même). Deux jours après l'accouchement, elle était à nouveau à pied d'oeuvre pour travailler, et petit déjeunait avec un oignon coupé fin dans un bol avec du sel et de l'huile. Elle soignait aussi par des prières.

“... per lei entorses, souvent, (…) avion una peça de cinq franc anciena anciena, se la trempava en pau, (…) metien en pau  de saliva, fahien de signes su la chamilha 'qui, iéu sau pas ce que recitavon, li coumpreniou rè, s'èra de patoas, de latin ou de francès- e puis... “eira vai, zou, n'en parlan plus”

“marchavo sus lei besti, sus lei ome ?”

“Vouei vouei, e alouro ce que I avié, ce que fahion, lou matin de (…) San Jan, anavon souta lous fraisses, e ramassavon una mouissa que s'en dihié (…) I avié qu'aquéu matin que se trouvavo. Aloura la fahion secà e n'en fahion una poudra ; e acò, moun ami, èra radical. Per te levà una brounchita ou cauquaren que poudies pas... La mouche de Milan. Quoura te metiès un cataplasme am'aquela mouissa, eh bè chahié faire atencioun de pas prendre un'aversa, ou de pas anà arousà per eisemple. Chahié restà dedins. Mais èra fourmidable fourmidable aquela poudra. Era difficile de n'in trouba.  Chahié anà lou matin de San Jan souta lei fraisses enca, pas n'importe-où pas  souta una periera ou una sourbièra (...)”

Pour le rebouteux, (reboutour, reboutur) on allait jusqu'à Allos voir un M. Monge. Sa renommée lui avait attiré les attaques du syndicat des médecins. Il avait alors rétorqué par un pari : il proposait aux docteurs de remettre sur pattes un agneau auquel il déplacerait les os de façon à le rendre invalide, ou bien, il paierait tous les frais. Personne n'a su le faire.

Noël : Nouè Pour le réveillon, absolument tout le monde préparait la merlussa, las raiolas de cougourdas a la sauço de nouoe. “Aloura dihion que la merlusso, chahié que nagesse très coùs : un coù dins la mar, un cor dins la poualo e l'autre coù dins lou vin. Perqué èra salau, sas (...)”

La guerra : “bè, per ben dire lous Alemans an passa, calavon doù Col des Champs, e an tira sus un tipe que... das Filhouols aqui de San Martin, qu'anavo missounà, e amé lou soulèu que fahié veire sa voulamo, an crehù qu'èra una arma e li an tira dessus, m'anfin l'an en pau blessa, pas gran caua.

Après, nous avion manda aqui dins lei Gorges de Daluis perqué soi-disant aurié faugu leis arrestà, d'aqueli que mountavon, aloura.

E nautres, lou mèra nous avié requisiciounas siei, que nous avié manda au Col de Pal. Nous avion douna un fusil en cadun – sau pas ounte lous avié prés hé – mais qu avié un Remington, qu avié... anfin... e nous avié douna una micha de pan, per dous jous. Iéu quoura siéu esta a Bantes n'aviou deja plus, de pan. Ah ò, e pi erou pas lou soulet, que as Tourres, qu'es que fahian ? Urousament que sian toumba dins una familha que avion de moutouns, e avion un pau de froumai e de lach, e nous avion fa una soupa de lach, amé de brigadès couma se dihié en aquèu moument.

E lou lendeman aven agu una chança terribla : perqué I a una féa que las autres en fent vite l'an garçau au souol e li an fa toumba una cléa dessus e s'es estoufau. Aloura 'mé nautre I avié un tipe de Nissa qu'èra cuisinié : s'es més aqui, pendent très jous, nous a fa de coustelletas, sensa pain sensa rèn, très quatre coustelletas cadun, manjavian qu'aco. I avié rèn. E sian mountas au Col de Pal, couma des embeciles, estout siei un darrié l'autre aqui amé nouostrei fusils couma seguessian anas cercà de genepi ou... ; I aurié agu un Aleman soulet damoun, mais nous tuava couma rèn dau tout, pauvre France ; avant que (…) d'abord n'i avié qu'avion des-sèt o des-vuech ans avion mancou vist un fusil.

E en un moument douna, quoura lous autres soun vengus nous ramplaçà, eh bè per fà veire couma soun fusil marchavo enca'n'pau n'en tuava un ! Ah vouei erian tout un groupe aqui a tirà per fà veire , e pi s'èra pas rendu compte que lou fusil avié dejà la cartoucha dedins hé !

Mais autrament, I a agu en pau de bagarro dins li Gorges de Daluis (…) soi-disant I a un officié que I a meme sa placa a Guilhèumes que es esta tua, enfin... Mais eici quoura leis Alemans an passa, èra au mé d'oust 44, mais èra dejà la panica e se soun pas troù troù arrestas.

 

Ce qu'avion pris, avion pris de murs e de mulos per pourtà de... sei pas ce que carrejavon ; e puis avion més denant e darrié quauques omes, couma otages per ben dire : si quaucun voulié tirà, … Sabou qu'après se soun arrestas a Guilheumes soun anas aco de ma tanta : an demanda si avié d'uous. Aloura ella a sourti tout ce qu'avié : avié trenta-dous uous, parei... fa un'oumeleta de trenta-dous uous... (rires). Es tout ce que Ian fa, pas de mau, quoa”.

 


CHÂTEAUX DU MOYEN ÂGE DES ALPES MARITIMES

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PRÉSENTATION

Le Moyen Âge a duré plus de mille ans, presque une éternité !

De la Provincia de la fin de l’empire romain à la Provence

annexée au Royaume de France de Louis XI.

Les Alpes-Maritimes – ou Provence orientale – ont certainement, plus que tout autre région, enduré cette longue période. Sans compter les invasions barbares et, l’histoire de cette Provence orientale est tumultueuse en diable : ballottée au gré des ambitions exacerbées des comtes de Provence, des comtes (puis ducs) de Savoie, de la République de Gênes, au fil des guerres de conquête ou de reconquête, des épidémies dévastatrices, des razzias des pirates, sa population et sa noblesse locale – qui se pense sérieusement et incorrigiblement libre de tout lien de vassalité —, vont développer un incroyable maillage de châteaux et de contre-châteaux.

Le sensationnel hold-up territorial que réalise le comte de Savoie à la fin du XIVe siècle, lorsque le Comté de Nice se sépare du comté de Provence (pour plus de 400 ans), n’y étant pas pour Rien !

Laissez-vous entraîner à la fabuleuse découverte de ces 140 châteaux et vestiges médiévaux présentés avec précision et nombre d’anecdotes. Lesquels, mieux qu’un cours magistral, vous feront appréhender au plus près l’histoire locale et éprouver la folle existence — quasi impensable à nos yeux du XXIe siècle — des populations des Alpes-Maritimes durant ces mille ans moyenâgeux !

Edmond Rossi, historien niçois passionné par le passé et les traditions d’une région qu’il connaît parfaitement, nous offre en plus la part d’imaginaire qui entoure ces vieilles pierres. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages traitant de l'histoire des Alpes-Maritimes et de la mémoire de ses habitants. 

Auteur | Edmond ROSSI

Format | 16 x 24 cm

Nombre de pages 270

ISBN | 978-2-8240-0555-3

prix public ttc 23,50 €

illustrations en N. & B. & COULEUR

Chez vous dédicacé par l’auteur en contactant :

edmondrossi@wanadoo.fr

Prochainement du même auteur et dans le même registre « Les Templiers dans les Alpes Maritimes et en Provence orientale » aux Éditions Campanile

LA GAUDE : LE CHÂTEAU DE L’ALCHIMISTE-FAISEUR D’OR

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11 ème PAGELE CHATEAU DE LA GAUDE ACTUEL  RESTAURE.JPG

Depuis huit jours il pleuvait sans trêve sur la campagne provençale. En ce début de l'hiver 1232, Philémon d'Artigas s'approcha frileusement de la cheminée pour réchauffer ses mains engourdies. Hôte de Romée de Villeneuve dans la tour de son château de la Gaude, le savant catalan tenait enfin la formule magique de la transmutation des métaux. Son grand dessein, changer le plomb en or, devenait possible.

Les laborieuses recherches pour lesquelles il était payé venaient enfin d'aboutir.

Cette nuit, un ultime essai concrétiserait le résultat de plusieurs mois de travail.

La plume crissa sur le parchemin, transcrivant en quelques mots la fin du processus de transformation de la matière.

Lorsque dame Aurore choqua la porte pour l'inviter à souper, Philémon lissa sa belle barbe blanche, se leva et alla ouvrir. Rassurant, il lui dit simplement: « Les forces obscures ont rendu leur verdict, l'or nous appartient et la puissance est à nous. »

L'étroite fenêtre de l'atelier du maître brilla très tard dans la froide nuit de novembre, et lorsque le « souffleur » versa enfin les quelques gouttes d' « huile du soleil » sur le plomb en fusion, le miracle s'opéra. La masse se figea pour apparaître rutilante et jaune: l'or venait de naître.

La situation financière déplorable de la Provence avait contraint le sénéchal Romée de Villeneuve à trouver une solution rapide. Raymond-Béranger lui avait donné mission de redresser la situation et d'assurer par-là même un mariage honorable à ses quatre filles, dépourvues dans l'immédiat de toute dot valable. C'est là qu'intervint Philémon d'Artigas, qui dans sa tour des bords du Var devait changer le cours des choses.

Les jours et les nuits qui suivirent, les cornues du savant alchimiste, chauffées au bois d'olivier, crachèrent suffisamment de métal jaune pour assurer les prétentions du comte. Romée triomphait.

Quelques mois plus tard, on devait célébrer dignement les mariages des quatre filles du comte de Provence avec quatre princes régnants: Marguerite épousa Louis IX roi de France, Eléonore se maria avec Henri III d'Angleterre, Saucie devint la femme de Richard de Cornouailles, roi des Romains, et Béatrix épousa Charles 1er d'Anjou, roi de Naples, qui deviendra comte de Provence à la mort de son beau-père.

Vingt-cinq ans s'écoulèrent sans qu'on n'entendît plus parler du célèbre alchimiste ni de ses exploits.

Un jour de juillet, une petite troupe de pèlerins se rendant à Rome fit halte au château de la Gaude. Parmi ces voyageurs se trouvait un noble vieillard, Philémon d'Artigas, accompagné de son filleul et élève Arnaud de Villeneuve.

Celui-ci demanda à revoir l'atelier de la tour où, quelques années plutôt, il avait opéré la transformation du plomb en or.

Dame Aycarde de Castellane, belle-fille de Romée, nouvelle propriétaire des lieux, flattée d'une telle visite, accepta volontiers et retint même ses hôtes. C'est ainsi que devait s'initier celui qui allait devenir le plus illustre des alchimistes du Moyen Age.

En effet Arnaud de Villeneuve établira plus tard sa renommée universelle dans la recherche du secret de la pierre philosophale. Selon le juriconsulte Johannès Andréas, Arnaud, à Rome, « convertissait des verges de fer en or et les soumettait à toutes les épreuves physiques et chimiques; ces faits avaient incité Oldradus et le Panormitain, dans leurs ouvrages canoniques (Consilio 69-Ve Decretales-C-II) à définir l'alchimie comme un art ingénieux, ars perspicaci ingenio inventa, et canoniquement licite ».

Arnaud de Villeneuve suscita lui-même en Provence comme en Italie de nombreuses vocations alchimiques et médicales. Il n'oublia jamais les premières révélations de son maître et inspirateur Philémon d'Artigas, qui sut lui transmettre son enseignement dans un modeste château surplombant le Var.

D'après l'Ars transmutatoria, attribuée à Jean XXII, certains lieux où s'activent les forces telluriques favoriseraient la transformation de la matière, d'où le choix probable de ce promontoire calcaire au contact des couches alluviales.

Aujourd'hui, les ruines du fabuleux château de la Gaude ont été restaurées et ses, murailles grises rappellent encore son rôle de sentinelle au bord du Var, aux confins extrêmes de la Provence.

 Edmond ROSSI

"LES TEMPLIERS DANS LES ALPES MARITIMES ET EN PROVENCE ORIENTALE"

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NOUVEAU EN LIBRAIRIE

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LES TEMPLIERS DANS LES ALPES MARITIMES

ET

EN PROVENCE ORIENTALE

Le mot de l'éditeur:


Reconnu comme le département de France le plus pourvu en possessions templières, les Alpes-Maritimes conservent encore de multiples et intéressantes traces de la présence au Moyen Age de ces fiers chevaliers. Quel fut le rôle des Templiers, très tôt installés dans cette région entre mer et montagne ? Que connaît-on des chroniques oubliées et des règles secrètes de l'Ordre du Temple ? Par ailleurs, quel crédit accorder aux légendes relatives à leurs trésors cachés ? Enfin, quels monuments et vestiges portent encore l'empreinte des chevaliers « de la croix et des roses » ? Les Templiers inspirent d'abord l'image glorieuse de moines soldats se jetant la lance ou l'épée au poing, pour défendre ardemment les lieux saints, à l'époque des Croisades. Par la suite, ce tableau avantageux se nuance, avec l'évocation de leurs richesses, pour s'obscurcir enfin dans l'épaisseur du mystère, avant de n'être plus éclairé que par les sinistres lueurs des bûchers où s'achève l'épopée des frères du Temple, accusés d'hérésie. Auteur de divers ouvrages traitant de l'Histoire des Alpes Maritimes, Edmond Rossi, Niçois passionné par le passé et la mémoire d'une région qu'il connaît bien, nous entraîne dans une attentive et fascinante découverte des annales et des sites toujours hantés par l'ombre des chevaliers au blanc manteau à la croix rouge. L'auteur : Edmond Rossi, né à Nice en 1932 a fait des études d'Histoire et d'Ethnologie régionale. Passionné par le passé de sa région, il rédige des articles sur l'Histoire des Alpes Maritimes, publiés dans le quotidien local Nice Matin. Installé à Saint-Laurent-du-Var, il effectue de 1975 à 1978 l'inventaire des monuments historiques de la commune. Ce travail de recherche l'entraîne sur la publication de nombreux ouvrages historiques sur les Alpes-Maritimes. Il a déjà publié aux éditions Campanile : « Histoires et légendes des balcons d'Azur ».

 

Ce livre format 15X24 abondamment illustré en couleurs de 250 pages au prix de 22€ sera chez vous, dédicacé, sur simple commande à :

 

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Également présent dans toutes les bonnes librairies, à la FNAC et chez Amazon

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LE BROC RÉFÉRENCES HISTORIQUES

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 Voici l’ouvrage consacré au passé et à la mémoire du Broc

« HISTOIRES ET LEGENDES DES BALCONS D’AZUR »

Auteur : EDMOND ROSSI

Éditeur : ÉDITIONS CAMPANILE(B.P.29  06901  Sophia-Antipolis cedex)

année: 2011

De La Gaude à Vence et au Broc, le vaste belvédère qui surplombe la Méditerranée et le Var reste méconnu. La région provençale des « Balcons d'Azur » renferme pourtant des trésors historiques et architecturaux qu'il est urgent de découvrir, au-delà de la splendeur des paysages. C'est à ce voyage insolite que nous convie l'auteur, le long d'un amphithéâtre, au cœur duquel s'égrènent les célèbres fleurons de VENCE, LA GAUDE, SAINT-JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC. 
Les « 
HISTOIRES ET LEGENDES DU BROC » occupent un large chapitre de l’ouvrage, à la mesure de son riche passé.

Ses nombreux vestiges archéologiques y sont recensés, tout comme les merveilleuses légendes telles celles des « Deux soleils » ou de la « Source miraculeuse de saint Germain ».

La présence des Templiers et leur vaste commanderie, les structures défensives moyenâgeuses de la commune y sont décrites et situées. L’ancienne commune  annexée au Broc des Dos Fraïres y est historiquement expliquée depuis ses lointaines origines.

 Qu’il s’agisse des « 700 bagues d'or » emportées par des pillards ou du fameux « Trésor du Broc » la réalité des faits rejoint la vérité des archives. De même, l’effroyable tremblement de terre du 23 février 1887 y est détaillé par des témoignages vécus. L’ensemble s’achevant par une intéressante visite découverte du village et de ses curiosités.

 Un livre de référence indispensable pour connaître le passé et la mémoire du Broc.

 Cet ouvrage illustré, de 160 pages est disponible dédicacé par l'auteur au prix de 18 € en contactant:
edmondrossi@orange.fr

 Proposé également dans toutes les bonnes librairies et en ligne :

 http://www.diffusion-fred.com/auteur-100.aspx

 Site spécialisé :

 http://pays-d-azur.hautetfort.com/

 Edmond ROSSI écrivain et historien auteur de cette étude a effectué l’inventaire des monuments historiques de la commune de Saint Laurent du Var (1976 à 1977). Il a occupé les fonctions de « correspondant histoire » au quotidien « Nice Matin » dans lequel il a tenu une chronique régulière sous le titre « Un Peu d’Histoire » de 2003 à 2010.

 Voir le site de l’auteur :

 http://alpazur-edmondrossi.monsite-orange.fr

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LE IRÉSOR DES TEMPLIERS EN PROVENCE ORIENTALE

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Qui n’a pas rêvé de chasse au trésor, de ces trésors cachés, oubliés au carrefour du passé ?

La tradition populaire en relie à chaque période troublée de l’histoire des civilisations, de sorte que certains, comme celui des Templiers, hantent indéfiniment l’imaginaire collectif.

Le trésor des Templiers est recherché un peu partout en France, selon Didier Audinot, auteur du célèbre « Dictionnaire des Trésors » qui s’est fait une spécialité dans ce type de recherche, il serait encore caché en Champagne.

En effet, la persécution de l’Ordre dans sa soudaineté, n’aurait pas permis aux commanderies de faire remonter leurs valeurs jusqu’à la Maison Mère de Paris, comme le leur ordonnaient les Grands-Maîtres.

Certaines de ces richesses seraient peut-être encore enterrées quelque part, aux alentours des principales places templières, à moins qu’elles aient été depuis discrètement découvertes, n’oublions pas que la chasse au trésor des Templiers a commencé dès 1307.

Il n’est donc plus question d’un unique trésor, mais de plusieurs magots, disséminés sur l’ensemble du territoire national, Provence comprise.

Nous verrons que dans les Alpes Maritimes, les histoires de trésors templiers les plus passionnantes ont pour cadre les ruines de la commanderie de Vence, les souterrains de l’ancien château de Nice et les hauteurs sauvages de la vallée de l’Esteron.

Dans un ouvrage antérieur : « Histoires et Légendes du Pays d’Azur », nous recensions les pistes les plus crédibles qui font de la Côte d’Azur, une région où les richesses ne sont pas qu’apparentes, mais souvent secrètes et enfouies dans son sol depuis des siècles.

Les prospecteurs actuels, très organisés, armés de détecteurs de métaux ultrasensibles, de photos satellites et de caméras à infrarouge, arpentent inlassablement forêts, châteaux, abbayes, fermes, caves, cimetières et ruines, à la recherche du moindre indice.

La chasse, au-delà de la mise en œuvre de ces moyens sophistiqués, s’élabore parfois au départ, sur des données totalement irrationnelles où l’Histoire se mêle à la légende.

Certaines traques naissent même de songes prémonitoires ou de contacts supposés avec l’au-delà (!) où quelques Templiers prévenants, visiteurs dévoués, se proposent pour orienter la recherche, en délivrant des messages sibyllins.

Nombreuses sont les rencontres extraordinaires de ce type, mêlant les fantasmes hallucinés d’une quête hasardeuse où le chercheur reste évidemment sur sa faim.

Si les Templiers troublent par leur réputation d’hommes secrets, leurs trésors cachés contribuent à épaissir encore davantage la part de mystère qui les entoure.

Le Temple s’est vu prêter une tradition occulte et des ressorts ésotériques, particulièrement évoqués par les historiens du XIX ème siècle, dans l’atmosphère du Romantisme et plus près de nous dans les années soixante dix, avec le courant du Réalisme Fantastique.

Aujourd’hui, beaucoup plus concret, L. Dailliez affirme à ce sujet : « Il n’y a aucun mystère qui reste entier ou à moitié ou au tiers. Les mystères des Templiers existent mais ils ne sont pas ceux qu’on a voulu nous mettre sous les dents, car ceux-ci ne tiennent pas debout et s’écroulent au moindre coup de vent et toutes les théories s’effondrent les unes à la suite des autres. Les Templiers ne cachèrent jamais leurs secrets…On a voulu compliquer les Templiers par de pseudo-règles, des hiérarchies secrètes qui n’ont jamais existé nous en avons les preuves flagrantes ».

Régine Pernoud dénonce également «l’hermétisme » et «l’ésotérisme de pacotille » dans lesquels on a voulu enfermer les Templiers, ajoutant que leur «trésor » à découvrir, reste tout simplement, celui d’une exploration archéologique méthodique de leurs anciennes commanderies et des vestiges qui en subsistent.

Quant au culte secret du Baphomet, sorte d’idole adorée par les frères, les historiens ne voient dans cette appellation que la simple déformation du nom de Mahomet. Son assimilation à une sorte d’Antéchrist ferait parti du folklore du temps.

Enfin les discrétions relatives à la règle et aux réunions du chapitre n’auraient rien de mystérieux, cette démarche étant commune à tous les ordres religieux. Elle éviterait de plus, la violence qu’aurait pu faire naître, chez des hommes d’armes, la révélation de fautes dévoilées au chapitre.

Ces «mystères » écartés, la possibilité pour les Alpes Maritimes de tenir dissimulés un ou plusieurs trésors templiers sur leur territoire, reste fort possible et n’aurait rien d’extravagant.

Le contexte historique est déjà favorable à cette hypothèse, compte tenu du décalage de trois mois, séparant la rafle opérée dans le Royaume de France, de celle effectuée en Provence.

Le comté de Provence a pu servir de base arrière, de terre d’asile, voir d’abri pour accueillir ou soustraire pour un temps, les valeurs menacées par la convoitise respective des deux souverains.

C’est vers l’extrémité orientale des terres provençales, dans les Alpes Maritimes, avec ses ports et au voisinage des principautés autonomes d’Italie que pouvait s’organiser au mieux, une entreprise de dissimulation des biens les plus précieux.

De plus, si le coup de filet lancé par Philippe le Bel avait bénéficié d’un effet de surprise certain, celui opéré trois mois plus tard en Provence, laissera à l’Ordre le temps de se reprendre, en préparant un prudent repli stratégique, évitant l’arrestation massive des frères, comme la saisie de leurs valeurs
Averti, comme nous l’avons vu, le Temple avait pu organiser la fuite de ses membres et le recel de ses richesses.

Pour retrouver les cachettes probables, plusieurs pistes sont possibles, certaines fondées sur d’authentiques possessions détenues par l’Ordre restent les plus valables.

D’autres, plus aléatoires, trouveront tout de même leur place ici, pour la merveilleuse légende qui les a portées jusqu’à nous.

La commanderie de Vence, installée à la Bastide-Saint-Laurent, en situation dominante, au sommet et au bord des falaises du Baou des Blancs, surplombant la « Cité des Arts », a toujours bénéficié d’une position défensive idéale.

Sous les murs aujourd’hui écroulés, de ce qui fut l’une des cinq commanderies majeures des Alpes Maritimes, serait caché le fameux trésor du Temple. L’hypothèse prit forme, lorsque, après la seconde guerre mondiale, le chancelier allemand, Konrad Adenauer, vint régulièrement séjourner au tout proche château Saint-Martin. Erudit et grand amateur de l’histoire médiévale de l’Occident chrétien, ce haut personnage visita à plusieurs reprises les ruines de la citadelle templière du sauvage Baou des Blancs.

Possédait-il des indices sérieux pour orienter ses recherches vers ce nid d’aigle ? Son obstination nous force à l’admettre.

A Nice où le Temple possédait une importante Maison située, selon certains actes, à l’ouest de la ville, avec des dépendances intra-muros, le magot réapparaît sous le titre « Le Trésor du Malonat », dans une relation d’Alexandre Lacoste, tirée de son ouvrage « Nice et Monaco à travers les âges ». Etayée par aucune donnée historique référencée, le romanesque récit évoque les amours coupables d’un Templier nommé Guillaume Guigonis (nous l’avons rencontré à Biot) avec la fille du bailli de Nice, Bertrade d’Arlac. Les deux tourtereaux se rejoignaient la nuit venue, en empruntant les souterrains du château paternel.

Prévenus de la prochaine arrestation des Templiers, grâce à la complicité de la belle, les frères de la commanderie niçoise auraient alors transporté le trésor, en secret, dans les sous-sols du château, en profitant de la confusion du Carnaval et d’une distribution charitable.

L’or et les bijoux amassés dans la Maison du Temple, cachés ainsi dans les souterrains de la forteresse, grâce à ce subterfuge, attendraient encore les chercheurs après la disparition tragique des deux amants.

Le sous-sol de la colline calcaire du Château de Nice, percé comme un véritable gruyère, avec des galeries souterraines multiples, n’a jamais été totalement exploré. Mais au-delà d’un site propice, comment à pu naître cette passionnante histoire, soutenue par quelques éléments crédibles ?

Il est fait notamment état d’une dalle gravée des mystérieuses initiales des protagonistes, datée de 1307 qui aurait été mise au jour en 1822, lors de l’aménagement de la colline du château (?).

Reconnaissons le talent du conteur qui s’adresse aux touristes visiteurs de la Côte d’Azur, pour leur offrir une fiction historique, habillement élaborée, chargée de tout l’attrait souhaitable.

Au-delà de ce qui peut être jugé comme une anecdote fantaisiste, il faut se rappeler qu’une légende est par définition un récit merveilleux et populaire, reposant sur un fondement historique.

Dans le cas présent, le fait que les Templiers aient pu être avertis de l’imminence de leur arrestation et qu’ils aient alors dissimulé leurs biens les plus précieux, est effectivement attesté par les recherches historiques : peu de frères arrêtés et saisie dérisoire de quelques objets usuels dans les Maisons de l’Ordre.

Une légende, tout aussi passionnante, hante encore la mémoire de la pittoresque et âpre vallée de l’Esteron. C’est vers les sources de cette rivière, dans un lieu reculé que les Templiers auraient prudemment caché le butin de quelques pillages effectués en Terre Sainte. Le magot rapporté d’Orient après la chute de Saint Jean d’Acre, enfoui dans une bastide accrochée aux pentes de la montagne du Teillon, dominant le village de Solheias, devait réapparaître curieusement au XV ème siècle, dans de bien troublantes circonstances.

Peu de temps après la disparition des Templiers, en 1388, une bande de mercenaires à la solde des Duras, venue pour investir le village aux mains des Angevins, ne fut repoussée que par l’incendie de la forêt du Teillon. La bastide du Temple disparut alors dans les flammes. Ce n’est que deux siècles plus tard, qu’un berger découvrit une pépite d’or charriée par l’Esteron. Il eut la candeur de l’apporter au seigneur du lieu. Ayant deviné sans mal son origine, le baron réduisit au silence son naïf serviteur, en lui tranchant la langue. Puis ingénieux, il fit placer un fin grillage en travers de l’étroit cours d’eau, sous le prétexte d’user de son droit de pêche.

Pendant les décennies qui suivirent, la famille du hobereau s’enrichit au gré des crues, puisant l’or dans les limons du ruisseau. Un malheureux éboulement ensevelit un jour la grille et le filon, mettant un terme à la précieuse dîme prélevée sur l’Esteron.

Historiquement, la commanderie du Ruou, une des plus importantes de Provence, possédait effectivement des biens recensés à Solheias. En plus de cette certitude historique, des combats violents opposèrent en 1388 dans la vallée de l’Esteron, les fractions rivales, se disputant la succession de la Reine Jeanne.

Signalons également que l’orpaillage dans la rivière de l’Esteron, est une pratique authentifiée par la géologie.

Enfin, en 1706, la présence au château voisin de Saint Auban, du célèbre « faiseur d’or » De Lisle, venu y procéder à des expériences concluantes, explique peut-être aussi cette anecdote ?

Au-delà de ces réalités tangibles, s’installe là encore, la part de la légende, tissant le thème de cette attrayante histoire, depuis des pistes où la recherche de l’or semble avoir toujours préoccupé cette haute vallée perdue des Alpes Maritimes.

Comme la tradition ne prête qu’aux riches, la chapelle de Vérimande, édifiée en 1130 par les Templiers, à proximité d’Annot, aurait possédé une cloche d’or qui carillonnait  agréablement pour appeler les frères à leurs dévotions.

La tour voisine, dite des Templiers, serait reliée à la chapelle par un souterrain qui recèlerait encore la précieuse cloche, ainsi que bien d’autres richesses ! Nous verrons qu’Annot accueillit une importante communauté templière sur le domaine de Vérimande, avec une Maison mère au Fugeret et des dépendances à Méailles, Braux et Saint Benoît.

Tout aussi fabuleux, mais sans fondement sérieux, signalons les cachettes templières souvent citées de Vallauris, La Gaude, Falicon, Utelle, Toudon, Saint Martin Vésubie et Saint Martin d’Entraunes.

Le territoire de Vallauris est cédé en 1038 par l’évêque d’Antibes, à l’Abbaye de Lérins qui y conservera ses droits jusqu’au XVIII ème siècle, excluant de ce fait toute présence de l’Ordre du Temple en ces lieux. Il est donc improbable que puisse s’y cacher un trésor templier.

A La Gaude, la chapelle Saint Pierre appartenait aux moines de Lérins dès le X ème siècle et le château voisin construit en 1280 par Pierre de Villeneuve (second fils du grand Romée de Villeneuve) n’avaient en dépit de certaines affirmations aucun lien particulier avec les Templiers.

Néanmoins, si l’Ordre possédait 10 services dans cette localité, il est douteux qu’il puisse y avoir dissimulé quelque magot.

Avec Falicon et sa grotte de la « Ratapignata » surmontée d’une pyramide, nous abordons le domaine des élucubrations ésotériques les plus fantaisistes. Nous avons fourni l’explication archéologique la plus convaincante dans « Histoires et Légendes du Pays d’Azur », sur l’usage de cette cavité à l’époque romaine, comme lieu du culte au dieu Mithra.

En faire ensuite un lieu secret de célébration templier, destiné à adorer le Baphomet et peut-être y abriter un trésor de l’Ordre, relève de la plus totale invraisemblance.

Un tunnel aurait permis jadis une liaison souterraine entre la bastide voisine, soi-disant occupée par les Templiers et la grotte, consacrée à un culte mystérieux, bien que la légende soit belle, aucune preuve historique n’atteste de la présence de l’Ordre du Temple dans ces lieux.

Utelle, plaque tournante du commerce médiéval, au carrefour des voies muletières de cette époque, avec ses anciennes maisons aux linteaux de pierre sculptés d’inscriptions et de gravures énigmatiques, ne pouvait manquer d’évoquer la mystérieuse présence des Templiers, associée à un trésor dissimulé sous ses vieux murs.

Hélas, aucun acte n’atteste du séjour des chevaliers à la croix pattée dans cette localité, à l’époque où ses hommes libres pouvaient porter le couteau à la ceinture.

Toudon, avec un seul service, prélevé par le Temple de Biot, recensé à la saisie de 1308, possède encore les vestiges de l’ancien château seigneurial. L’édifice était occupé au XIII ème siècle, (1232),  par Jean de Glandèves, assiégé et chassé en 1252, par son voisin Raibaud d’Ascros. Construite avec les pierres d’un ancien château seigneurial, l’église Saint Jean, dite templière (selon Urbain Bosio), de facture romane avec clocher pyramidal du XII ème siècle, a été en partie restaurée au XVII ème siècle.

La faible implantation du Temple dans ce village, écarte toute possibilité de receler un trésor.

A Saint Martin Vésubie, l’installation des Templiers à la Madone de Fenestre dès 1136, à la suite des bénédictins, est toujours discutée par les historiens, faute de document l’authentifiant sans ambiguïté.

Occupant l’hospice, devenu sanctuaire de la Madone à leur arrivée, à proximité du col passant le plus direct entre Nice et le Piémont, les Templiers y auraient été surpris, arrêtés et suppliciés en 1308.

Cet événement fatal sera prétexte à de nombreuses légendes, mettant en scène les spectres des malheureux frères persécutés dans leur chair, venant régulièrement hanter les abords du sanctuaire de la Madone.

Peut-on supposer trouver dans ce brouillard d’incertitudes, autre chose que des hallucinations et des superstitions, nées du sort funeste prêté aux Templiers arrêtés ?

Saint Martin d’Entraunes, au bout de la vallée du Var, ne connut aucune présence templière attestée, seule son église, véritable forteresse du XIII ème siècle, à l’architecture dépouillée, avec un portail latéral gothique, surmonté d’un emblème ressemblant à celui des Templiers : croissant, soleil, glaive cruciforme, a pu troubler les convictions de plus d’un historien. Fort de l’hypothèse de la construction de l’édifice par l’Ordre du Temple qui y aurait caché un trésor, des fouilles seront entreprises en 1921. Les recherches aboutirent à la découverte d’une niche funéraire dissimulée dans le mur nord.

Si les Templiers font rêver les chercheurs de trésor, les Alpes Maritimes leur offrent des pistes diverses, souvent hasardeuses, puisque nées de fabuleuses histoires que seule la certitude historique pourrait étayer.

En attendant la découverte de documents inédits, sources d’une démarche de recherche archéologique rationnellement fondée, seule l’intuition peut conduire à vérifier ces légendes, transportées jusqu’à nous depuis la nuit des temps.

Extrait du livre « Les Templiers dans les Alpes Maritimes et en Provence orientale « d’Edmond ROSSI, cliquer sur ;

 

http://pays-d-azur.hautetfort.com/archive/2015/07/11/les-templiers-dans-les-alpes-maritimes-et-en-provence-orien-5655309.html

 

LAGHET: UN SANCTUAIRE À DÉCOUVRIR

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LAGHET : DES EX-VOTO POUR REMONTER LE TEMPS

Patrimoine, dans les couloirs du sanctuaire, des siècle d’histoire de Nice et d’ailleurs se lisent sur les murs

Pas un bruit. À peine les pas lie quelques fidèles sur les dalles, et le tintement métallique des pièces qui tombent dans la caisse aux illuminions. Dans les couloirs au sanctuaire de Laghet à première vue, il ne se passe pas grand-­chose. À bien y regarder Pourtant, catastrophes, guerres, accidents, scènes de tous les jours... Des siècles d'histoire, du département et d'ailleurs, se lisent sur les murs. Placardés là, les uns contre les autres, des centaines d'ex-voto remontent le temps.

Plaques de marbre gravées, tableaux, peintures sous verre, photos. Du mois dernier ou du siècle précédent. Aussi terre à terre que les lieux sont célestes, les marques de reconnaissance, adressées à Notre Dame de Laghet pour ses « miracles », sont surtout de vrais témoins du passé: Précis, détaillés, explicites. « Ici, c'est un véritable album de famille de la région", plaisante d'ailleurs le père recteur du sanctuaire, au détour de la visite.

Dans le cloître, la chapelle, la crypte, le petit musée extérieur, les plaques et les cadres s'alignent. Et finalement, de mur en mur, les messages particuliers s'effacent pour laisser place à l'histoire générale. Au fil des salles, on découvre comme ça des Niçois en costume 1900, des voitures tirées par des chevaux ou des médecins en haut-de-forme et fines moustaches. Plus loin, à travers les mésaventu­res d'une lavandière emportée par une crue du Paillon, on retrouve la place Masséna en 1853, encore traversée par le fleuve. Ailleurs, c'est l'hôpital Saint-Roch que l'on reconnaît à la mode, de 1836, avec lits à baldaquins et crucifix grandeur nature. Sur un tableau à côté, signé en 1889, le tramway passe à Menton.

«On remonte très loin comme ça. Le plus vieil ex-voto de la collection date de 1793. C'est une scène de la bataille de l'Authion, très bien conservée », précise le père en charge du sanctuaire. « La tradition des tableaux votifs est bien plus ancienne, mais malheureusement, toutes les pièces antérieures ont été détruites par les troupes françaises lors des guerres de la Révolution, alors que le comté était encore italien. »

Nice italienne, encore une période bien représentée, d'ailleurs, sur les murs du sanctuaire. Éparpillés un peu partout, les ex-voto antérieurs à 1860, date du rattache­ment du comté à la France, se reconnaissent facilement : ils sont tous rédigés en Italien.

Au hasard d'un clou libre encore, la frise chronologique se déroule. Créant parfois quelques associations étonnantes. Côte à côte, les témoignages d'évadés de Dachau en 1944, et d'un survivant du tsunami du Sri Lanka, en 2004. Plus

loin, des mots de rescapés rappel­lent l'incendie de Mandelieu en 1970, et les 23 bombardements de Saint-Laurent-du-Var en 1944. Quelques phrases, une photo. Plus efficaces qu'un livre d'histoire. « Les ex-voto sont une source de savoir in­épuisable pour les historiens et les curieux", glisse le père en refermant une porte. « On apprend des tas de choses en les observant. »

Des témoignages insolites

Par définition, l’ex-voto est un témoignage de reconnaissance  pour un miracle accompli. Et pour certains, le moins que l'on puisse dire, c'est que la gratitude s'exprime de manière... originale. Exit les « merci » gravés dans le marbre ou les tableaux figuratifs, dans la crypte du sanctuaire, des objets plus qu'étonnants s'offre à Notre Dame de Laghet.

Casque de chantier, vêtements d'enfants, quilles de bois, uniforme, plâtres, corsets en plastique, bâtons de ski, médailles militaires, diplômes... Un pan entier d'un mur de la crypte est également réservé à des béquilles laissées là. Certaines sont ancestrales, d'autres très récentes. Parfois accompagnés d'un petit mot ou d'une date, parfois livré tels quels, ces objets paraissent surprenants dans le sous-sol de la chapelle, mais sont tous conservés. « Ce sont tous des ex-voto, confirme lnotre guide. Ils peuvent sembler incongrus, mais si leurs propriétaires les ont amenés ici, c'est qu'ils sont chargés de sens. »

REPÈRES

1652

Les premiers « miracles » se seraient produits autour de 1652. Il n'y avait alors qu'une petite chapelle sur le site. La nouvelle se propage et les pèlerinages se multiplient.

Construction en 1656

Suite à une enquête menée par l'église pour « vérifier» ces faits. L’édifice, tel qu'on le connaît aujourd'hui, est construit en 1656.

Dix ex-voto par mois

La tradition des ex-voto est visiblement toujours active. A Laghet. On reçoit en moyenne une dizaine d'ex-veto peints par mois. et une cinquantaine de plaques

Savoir +

Sanctuaire Notre-Dame de Laghet, 06340 La Trinité.

Tél: 04.92.41.50.50.

Edmond ROSSI

A LA BRIGUE : LES MIRACULEUSES SOURCES DE NOTRE DAME DES FONTAINES

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MASSACRE (CANAVESIO, N.D. DES FONTAINES, LA BRIGUE).jpg

L’Empereur grec d’Orient, Théodore II Lascaris, est chassé en 1259 de son trône de Constantinople par les Croisés qui établissent un Empire latin sur les rives du Bosphore.

Il meurt en laissant un fils âgé de huit ans, Jean IV, soumis à la régence d’un général, Michel Paléologue, qui décide de tourner la situation à son avantage. Après s’être fait nommer empereur, il s’enhardit, obtenant la restitution de Constantinople en 1261. Pour assurer son autorité, il prétexte un complot, fait aveugler Jean IV et le condamne à la prison perpétuelle.

C’est dans ce contexte que Pierre Guillaume de Vintimille, seigneur de Tende et La Brigue, envoyé en mission par la République de Gênes, est reçu à la Cour Impériale. Il conclut le 13 Mars 1261 avec Michel VIII le traité de Nymphée, un important accord commercial contre Venise. Pierre Guillaume épouse alors Eudoxie Lascaris, sœur de Jean IV. Le couple rejoint Gênes et les terres de Vintimille assez éloignées des tragédies byzantines. A dater de cet événement, les Vintimille-Lascaris ajoutèrent à leurs armes l’aigle bicéphale, attribut de l’ancienne famille impériale.

Un jour de début Décembre, à midi précise, la montagne dominant le village de
La Brigue fut prise dans une épaisse brume avant d’être secouée par un violent tremblement de terre. Soudainement, les sources se tarirent. La jeune comtesse Eudoxie de Tende annonça la nuit de Noël que les sources couleraient de nouveau si la population construisait une chapelle expiatoire. On choisit un site proche du village mais, la nuit, les travaux entrepris furent détruits.

Sur les conseils de la comtesse, la construction de la chapelle fut reprise en face des sources asséchées. C’est alors que pendant les travaux, l’une des sources se changea en vin à l’heure des repas. Mais ceux, avides, qui voulaient l’emporter chez eux ne retrouvaient que de l’eau.

Par un caprice inexplicable, les sept sources ne reprirent leur débit que de manière intermittente, troublant encore davantage ceux qui croyaient au caractère miraculeux de cette renaissance. Déjà, le sept qui gouverne le cycle des gestations, symbole vivifiant de la perfection réalisée, marquait de son empreinte la magie du retour de l’eau. Le mystère se corsait avec l’intermittence du débit, soumise à des règles dirigées par des forces obscures.

Pour remercier la Madone d’avoir répondu favorablement au vœu émis par la population de La Brigue, la chapelle devint très vite un sanctuaire, agrandi à la fin du XVème siècle. La grâce divine qui avait fait jaillir l’eau un siècle plus tôt fut honorée par les pèlerins qui trouvèrent là quelque petite maison pour y être reçus. L’église reçue une extraordinaire décoration de Baleison, puis de Canavasio, visible de nos jours.

Quand au caractère merveilleux de l’intermittence des sources, son explication relève des lois de la physique. Le phénomène naturel est dû au siphonnage d’une cavité qui se remplit par le haut d’une façon continue, pour se vider ensuite brusquement par différence entre la pression atmosphérique qui pénètre par l’orifice de la source et celle du débit de l’eau.

Le sanctuaire de Notre Dame des Fontaines est situé à 4,5 km du village de
La Brigue, au-dessus des sept sources aux vertus réputées miraculeuses. Dressé dans un beau cirque verdoyant, au milieu de hautes montagnes, il borde l’ancien chemin muletier conduisant à Triora en Italie.

A l’intérieur de l’église, les murs sont couverts de fresques ainsi que le chœur. Scènes de la Passion et du Jugement Dernier peintes par Canavesio, représentations de la vie de la Vierge et des Evangélistes décrites par Baleison, retiennent l’attention du visiteur transporté au XVème siècle par le décor et les costumes des personnages. Le réalisme est poussé à l’extrême dans le “ Judas pendu ” de Canavesio au visage convulsé, au corps déchiré d’où l’âme est arrachée des entrailles pendantes par un diable.

Lieu où se confondent les influences antagonistes du Bien et du Mal, révélées par une lutte souterraine apportant au jour la victoire, acquise grâce au miracle de la prière. Ce message transmis par delà les siècles n’échappera pas au visiteur sensible à la beauté du cadre et à la majesté du décor

Edmond ROSSI

http://alpazur-edmondrossi.monsite-orange.fr/


HISTOIRE ET PATRIMOINE DE LA TRINITÉ (ALPES MARITIMES)

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BLASON DE LA TRINITÉ.PNG

Le territoire de la commune s'allonge d'est en ouest, de La Turbie aux rives du Paillon. Le vallon de Laghet traverse la commune horizontalement. La Trinité est aujourd'hui le prolongement industriel de Nice. Le sanctuaire de Laghet fait partie du territoire de La Trinité.

« LES RICHES HEURES » DE LA TRINITÉ

Dès la période ligure, le plateau du Tercier était habité. Des enceintes de pierres sont encore visibles. Au quartier de la Gorra (N.E. de Laghet), des mobiliers divers datant du Bronze et du Fer, ont été découverts. Le nom« Ariane » dérive du radical pré-latin « Ar » signifiant « eau courante ».

La tribu ligure des Vedantii ne figure pas sur le Trophée de La Turbie, ce qui laisse penser qu'elle rentre très tôt dans l'alliance romaine.

Les Romains construisirent la Via Julia qui descendait lentement de La Turbie, en empruntant les hauteurs de la rive gauche de Laghet, qu'il traversait en amont de l'hypermarché actuel, passait sur la colline de Sus-Li-Aïga pour toucher le Paillon au lieu-dit encore aujourd'hui Roma. Cette Via Julia Augusta sera pendant des siècles la seule voie de communication entre la France et l'Italie, sur le littoral.

Les premières traces d'habitat dans le haut Moyen Age ont été relevées autour de l'actuelle place Rebat. Mais l'histoire des hameaux plus ou moins éloignés d'Arisana se confond avec celle d'Eze. La première mention de Laghet se trouve dans une charte de 1045 dans une donation de Raimbaud à l'abbaye de Saint-Victor de Marseille; il cède le village de Laghet avec ses dépendances. Celui-ci sera déserté dès le XII émet siècle, ne laissant que les hameaux de Soannes et Spraés. L'abbaye de Saint-Pons (hôpital Pasteur) attire à l'Arianna, les nobles venus rendre hommage aux moines et à leur abbé. On voit ainsi passer en 1004 Roubaud d'Arles, frère de Guillaume (qui libère la Provence des Sarrasins), en 1210, Sanche, frère du roi d'Aragon, campe à l'Ariane.

Il reste les vestiges d’une tour de garde du XI émet siècle visible en bordure du chemin de Laghet avec les traces d’un pont-levis au premier étage.

Mérindol (castrum de Mirendol), ce castrum se trouvait au confluent du Paillon et du vallon de Saint André. Son territoire correspond à la majeure partie de l’actuelle commune de la Trinité. Il apparaît détruit dans l’Enquête de Charles d’Anjou 1251-52. Vers 1070, Caïs de Pierlas cite les « hommes libres de Mérindol », de même en 1078 « Mirindolio » et au XII émet siècle « Miridol ». Subsisterait selon L. Cappatti (Castra-Dirupta) un ancien château sur l’éperon dominant le confluent du Paillon et du vallon de Saint André.

En 1388, l'arrivée des Comtes de Savoie à Nice, donne de l'importance à la route du sel. En 1592, les Ducs de Savoie entreprirent la réalisation d'une véritable route Nice-Turin. L'origine du bourg entre Laghet et le Paillon, au carrefour des deux axes de communication, est liée à cette origine.

En 1617, les habitants de l'Ariane et du vallon de Laghet construisent la chapelle de la Trinité, succursale du Prieur d'Eze. Ils n'ont plus ainsi à aller jusqu'à Drap pour certains, à Eze pour d’autres.

En 1726, le nom de l'Ariane disparut des pièces officielles, laissant place à celui de sa chapelle: La Trinité.

Cette chapelle dressée sur la place du Tercier, rapproche les habitations pour fonder peu à peu un hameau. Situé sur la route du sel, ce centre prendra une nouvelle importance avec la consécration de la chapelle miraculeuse de Laghet en 1653.

Vers 1777, le trafic annuel est estimé à 16 740 mulets. Au cours du XVIII ème siècle, le hameau double celui de son chef-lieu et revendique peu à peu son autonomie… Hélas, La Trinité est aussi sur le chemin des armées. En 1691, Catinat installe une redoute : 300 soldats et 50 cavaliers cantonnent au village. En 1703, c'est le général la Feuillade qui s'installe à La Trinité (guerre de succession d'Espagne). En 1707, les Français évacuent le comté. Avant de partir, la garnison pilla la Trinité et les hameaux avoisinants laissant les maisons en ruines. Les alliés autrichiens qui leur succédèrent ne se comportèrent pas mieux, et deux mois plus tard, les Français revenaient.

En 1709, le froid, la neige et la misère entament le moral des troupes. Les désertions sont très nombreuses. Pour enrayer le phénomène un plan est mis en œuvre : « Il sortira deux détachements de la redoute de La Trinité, dont l'un s'embusquera sur le chemin de Notre-Dame-de-Laghet et l'autre sur le chemin de L'Escarène, à un pont de pierres où se sépare le chemin de Berre».

En 1744, le prince de Conti, à la tête des troupes franco-espagnoles, installe son Etat-major à La Trinité. De violents combats ont lieu dans le vallon de Laghet. Chassés par les Austro-Piémontais, ils reviennent à La Trinité le 3 mars 1746.

En 1792, l'armée du général français Anselme poursuit les troupes sardes qui se retranchent à Saorge. Le village subit encore des réquisitions, tandis que les Pères Carmes de Laghet s'enfuirent en Piémont. Leur sanctuaire est pillé et ravagé. Les exactions commises par les troupes du générai Anselme entraînent une opposition armée de la part de certains hommes, plus dévoués à la Sardaigne qu'à la France. A La Trinité, les nombreux « Barbets » séviront longtemps.

En 1794, les habitants demandent l'autorisation de se séparer d'Eze. Le 30 janvier 1818, le roi Victor-Emmanuel érige La Trinité en commune, sous le nom triomphant de La Trinité-Victor. Quant à la délimitation des terres, elle ne se fit pas sans quelques procès. Le 4 mai 1869, une Convention règlera définitivement le litige.

En 1860, La Trinité a voté oui pour le rattachement à la France. En 1900, la ligne de tramway Nice - Contes entre en service, en même temps ·que l'électricité arrive au village. En 1928, la gare est inaugurée.

Pendant la dernière guerre, en mars et août 1942, le fort de la Rovère, proche d’Eze, fut le théâtre de deux évasions retentissantes. La seconde permit à 67 prisonniers de s'évader. Ceux-ci se cachèrent à Laghet, dans le vallon de Spraes et au Castelon. Sur le Tercier, le petit maquis de la Lara reçoit un parachutage d’'armes. La Trinité sera libérée le 28 août 1944.

En 1954, Victor est supprimé du nom de la commune.

DÉCOUVERTE DU PATRIMOINE

L’église Saint-Grat

En 1840, la chapelle de La 'Trinité construite en 1617 étant jugée trop petite, on décida son agrandissement. Mais en septembre 1841, au moment de la couvrir par une toiture neuve, le tout s'effondra. L'église actuelle fut inaugurée le 24 décembre 1848. On prit pour modèle la « Gran Madre di Dio », église récemment construite à Turin sur une copie du Panthéon de Rome. Là encore, les malfaçons furent l'objet de procès qui ne s'éteignirent qu'en 1866 avec la mort des responsables et l'insolvabilité des héritiers.

Au premier orage, le beau toit vernis se révéla poreux et en 1878, un incendie détruisit la chapelle.

Une inscription rappelle la date d'ouverture au culte: « cette église à la gloire de la Très Sainte Trinité a été construite sous l'heureux règne de l'auguste monarque Charles Albert 1er, roi de Sardaigne, de Chypre et de Jérusalem, Monseigneur Dominique Calvano, évêque de Nice, de l'abbé Honoré Cauvin, de M. André Rebati, maire. Le 13 octobre 1845 - 24 décembre 1848 »,

La Tour

C'est la plus vieille maison du village et elle pourrait bien être un ancien poste de péage sur la route du sel. Une plaque rappelle que dans cette maison naquit le 29 avril 1759, Jean-Dominique Blanqui, député à la Conven­tion.

Jean-Dominique Blanchi

Il fit ses premières classes à l'école du curé du viillage, mais son oncle Nicolas, chapelain de La Trinité, le fit admettre au collège des Jésuites de Nice. Il ne revint au village qu'en 1788 pour vendre au notaire sa part d'héritage de l'oncle Nicolas, comprenant « une maison au quartier de la Tour, une terre au quartier Scarella à Drap et les forêts de Boutin et du Grand Bouosc ».

Il sera ensuite professeur de philosophie et d'astronomie au collège royal de Nice. Blanchi sera d'abord un ardent propagandiste du rattachement à la République. Député de la Convention, il sera emprisonné pendant un an, accusé « d'avoir conspiré ». Libéré par la chute de Robespierre, il fut chargé de mission dans le Sud-Est, alertant le ministre de l'Intérieur sur les exactions de l'armée et la mauvaise gestion (déjà !) de la ville de Nice.

En avril 1800, il est nommé juge au Tribunal des Alpes-Maritimes et sous-préfet de Puget-Théniers. Cet administrateur intègre fut aussi un romantique. En 1794, dans sa prison, il était tombé amoureux d'une fillette de 13 ans, nièce de sa logeuse, qui venait de temps à autres lui apporter des douceurs. Il épousera Sophie de Brionville lorsque celle-ci aura ses 17 ans ; huit de leurs dix enfants survivront.

Après la chute de l'Empire, ni Victor Emmanuel, ni Louis Philippe ne voulurent de lui. Il mourra à Paris du choléra le 1" juin 1832, oublié de tous. Le rattachement des « Alpes­Maritimes» (c'est lui qui donna ce nom en 1793) n'interviendra qu'en 1860 et la plaque lui rendant hommage ne fut posée que le 27 mai 1960, à l'occasion du centenaire.

Deux de ses fils furent célèbres : l'économiste Adolphe, mais surtout le révolutionnaire Auguste Blanchi, né à Puget-Théniers.

Le pont de l'Ariane

Il fut construit en 1893. Jusque-là, il fallait traverser le torrent à pied, ce qui représentait un danger par temps de crue.

La stèle du Bi-Centenaire, au Rond-Point

Elle a été érigée en 1989.

Le château Sainte-Anne

Cette résidence des comtes Ongrand a été transformée en école en 1987.

La chapelle Sainte-Anne, au Sud.

L'hôtel de ville, avec son jardin, a été réhabilité.

LES VISITES

- Les vestiges de la tour de garde, du XI ème siècle, en bordure du vieux chemin de Laghet ; traces de pont-levis au 1erétage.

- Le plateau du Tercier (562 m) : enceintes ligures, murs cyclopéens.

- L'observatoire de Nice est installé pour plus de 15 hectares sur des terrains achetés en 1879 à la commune par le banquier-politicien Bischofsheim. Le site est classé.

- Le parc départemental de la Justice, au Sud. L'Astrorama est installé dans la Batterie des Feuillerins, près du fort de la Rovère. Ce centre de vulgarisation spatiale accueille les scolaires : initiation, observation du ciel, conférences, séminaires ...

 

- Le rocher du Pin. : situé route de Laghet, au quartier Rolland, à 2 km 700 de La Trinité, on s'interroge beaucoup sur la présence de ce pin

sur un rocher ."

La légende du Baù doù Pin

La légende veut que, dans l'antiquité, le culte de Cybèle ait été célébré ici, auprès d'un petit lac dont on ne connait plus aujourd'hui l'emplacement et auquel le ruisseau de Laghet, qui le traversait devait son nom.

Loin des appétits matériels et grossiers, en de fraîches cavernes aux couches de feuillage, les prêtres de la déesse y goûtaient de profondes paix. Un des serviteurs de ce pieux collège céda à l'amour bas et sensuel. Il était jeune et se plaisait à s'attarder au fond des bois où dyades et faunes, jouant de la flûte, s'adonnaient à leur danse lascive, prémices d'orgiaques mêlées. Poursuivi par une nymphe rieuse et belle entre toutes, il en fut troublé et ressentant soudain une soif de puissance inconnue, il oublia le vœu de continence pour céder à l'attrait du plaisir. Longtemps la déesse feignit d'ignorer l'outrage répété.

Une nuit, la passsion le faisant sortir de la grotte, il entraîna l'objet de sa flamme sur les bords des eaux sacrées. Le miroir du lac ayant reflété la criminelle étreinte, le courroux de Cybèle, insensible à la radieuse beauté de la nymphe, se manifesta impitoyablement : la coupable fut terrassée dans ses bras, le prêtre s'enfuit éperdu de douleur et de remords.

Durant des jours et des nuits, il erra dans ces parages, l'esprit disputé par l'angoisse du châtiment qu'il sentait peser sur lui. De désespoir, il allait céder à l'attraction du gouffre lorsque la déesse le métamorphosa en pin.

La légende attribue à ce tragique amour charnel, l'étonnante présence de cet arbre sur ce rocher.

LAGHET

Au centre d'un vaste entonnoir de montagnes parsemées de pinèdes et d'oliveraies, une butte plantée d'agaves et de chênes verts supporte un imposant carré de murailles jaunes et roses d'où fuse un clocher encapuchonné de faïences claires: c'est le sanctuaire de Laghet.

150000 personnes y viennent chaque année en pèlerinage.

RAPPEL HISTORIQUE

La première mention de Laghet est contenue dans une charte du XI ème siècle, par laquelle Raimbald, co-seigneur de Nice et de Vence, donne à l'abbaye bénédictine de Saint-Victor de Marseille le village de Laghet avec ses dépendances. Mais au XII ème siècle, tout a disparu sauf une chapelle et ses terres, dépendante du fief d'Eze. L'origine du nom se rattacherait à un « petit lac » ou au « quartier des lacs » qui apparait dès le XI ème siècle.

On sait par des documents, qu'au XVI ème siècle, les habitants de Villefranche venaient tous les ans en pélerinage à une chapelle de la Vierge de Laghet. Ils durent y renoncer en raison de  l'effondrement de la toiture.

En 1625, Don Jacques Fighiera, chapelain de  La Trinité restaura la chapelle à ses frais et fit sculpter une statue de la Vierge par un artiste itinérant parisien Pierre Moïse; il rouvrit le sentier qui menait jadis de Laghet à Eze. Deux miracles attirèrent aussitôt l'attention sur Laghet : une jeune possédée de La Trinité Marie Aicard fut délivrée du démon, un monegasque, Hyacinthe Casanova, gravement malade, fut guéri subitement dans la chapelle où on l'avait transporté.

En 1653, l'évêque de Nice, Mgr Palletis, conclut à leur authenticité et approuva le culte de Notre-Dame-de-Laghet. Une nouvelle chapelle fut construite, près de terrains dont le chapitre tirait les bénéfices. Le 26 avril 1653, il présidait le premier pèlerinage officiel  et le 21 novembre 1656 les offrandes aidant, la nouvelle église fut inaugurée.

Peu après, on l'entoura d'un vaste cloître qui  servit de base au monastère où les armes Déchaussés s'installèrent en 1675.

En 1708, « les Carmes des Chaux de N Dame-de-la-Ghetto » ayant protesté auprès de Louis XIV contre l'établissement d'une garde auprès du couvent, le Lieutenant-

Général de Provence d'Artagnan, répondit au Roi: «… le seul embarras qu'ils en reçoivent est qu'Ils peuvent aller chez eux, à Nice ni à Turin qu'avec un billet de l'officier, tous ces moines étant piémontais et affectant de n'en recevoir aucun parmi eux que de cette nation».

Les Carmes durent quitter leur monastère 1792, lors de l'invasion du Comté par les troupes de d'Anselme. Ils fuirent précipitamment en emportant leurs trésors, mais oubliant la statue miraculeuse qui fut cachée par un berger tendasque à La Turbie. En 1814 ils étaient de retour avec la Restauration Sarde. La chapelle avait été rendue au culte dès 1796, la Vierge retrouva sa place et les pèlerinages reprirent.

En 1903, en application de la loi sur les congrégations les Frères Carmes furent expulsés, le sanctuaire fermé. Deux années plus tard le chanoine Dalbera rachetait la chapelle. L'évêque de Nice complétait cet achat en 1907 en se rendant acquéreur aux enchères de l'ensemble des bâtiments conventuels de Laghet où fut installé jusqu'en 1930 le petit séminaire diocésain.

En 1978, des sœurs Bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre dont l'ordre a été chargé de l'animation des pèlerinages, s'installèrent à Laqhet.

Laghet est le principal centre de pèlerinage de Provence et d'Italie du Nord.

LES DIVERSES LEGENDES SUR L'ORIGINE DU SANCTUAIRE

- On vit, on ne sait quand, une statue de la Vierge flotter sur le petit lac, environnée d'une lumière. Dès qu'on eut recueilli la statue, les eaux se retirèrent, laissant à sec le roc où l'on bâtit le sanctuaire.

- Un berger entendit des sanglots venant d'un fouillis de broussailles qui recouvraient des décombres. Il y découvrit une statue de la Vierge, les yeux trempés de larmes. Il emporta la statue à Eze et, dans la nuit la statue revint elle-même dans les broussailles, marquant ainsi l'endroit où elle voulait qu'on lui éleve un sanctuaire.

- Un jeune chasseur maladroit, tirant un oiseau juché sur les roncières de cet endroit perça le sein de la Vierge peinte sur un mur délabré et vit couler du sang du sein déchiré. Pour réparer ce sacrilège, sa famille fit élever une chapelle à la place du vieux-mur.

- Une dame pieuse de Monaco, affligée d'un mal incurable fut transportée dans les ruines d'une chapelle de Laghet, y pria et s'en retourna guérie. En reconnaissance, elle fit reconstruire la chapelle.

VISITE

Le sanctuaire de la Madone est classé M.H.. La construction du sanctuaire, en 1654-1656, avait été menée tambours battants, grâce aux offrandes des fidèles, à la ville de Nice qui avait donné cent écus pour le captage d'une source et l'installation d'une fontaine.

Les dimensions de la nef sont modestes, 8 mètres de large pour 12 mètres de long, le plafond est voûté de plein cintre, la façade extérieure ne comporte pas d'ornementation. L'église a été construite dans le style baroque italien. L'intérieur de la nef est plus chaleureux, plus richement décoré de pilastres colorés supportant une corniche où règnent des angelots de stuc. L'unité de la voûte a été malheureusement détruite par le tremblement de terre de 1887 où une partie de la toiture et du plafond s'effondrèrent.

La statue de Notre-Dame-de-Laghet, don du chanoine Fighiera, date du début du XVII ème siècle. Haute de 1m14, elle fut sculptée par Pierre Moïse dans du bois de sorbier. La statue est habillée, selon la coutume provençale, d'une grande robe rouge et d'un manteau bleu foncé semé d'étoiles d'or. Le visage et les mains sont très finement taillés.

Le cloître se résume aux allées qui entourent la chapelle, et où sont exposés les ex-voto.

Les cellules situées au premier étage, communiquaient directement par des galeries, avec l'église. Les moines pouvaient suivre les services dans des alvéoles s'ouvrant sur le premier étage de la nef.

LES EX-VOTO

L'ex-voto se veut d'abord une représentation du réel, naïve certes mais minutieuse, détaillée, faite pour convaincre dont le seul élément mystique est l'apparition de Notre-Dame-de-Laghet ou la prière. Par sa précision il appartient à l'ethnologue et fournit des renseignements précieux sur l'intimité familiale, le travail, les moyens de locomotion depuis la calèche jusqu'à l'automobile.

Dès la consécration du sanctuaire, la Madone de Laghet se signala par tant de miracles que les souverains eux-mêmes implorèrent sa protection et lui adressèrent de riches ex-voto. Le duc de Savoie Charles Emmanuel II offrit un Enfant-Jésus en or massif pesant 8 livres 6 onces, comme le fils qu'il venait d'avoir, et ce fils, devenu Victor Amédée II, vint avec son épouse en 1689, remercier la Madone.

Madame Royale, guérie d'une maladie à la jambe, fit suspendre près de l'autel une jambe en argent massif de grandeur nature. Le Prince de Monaco Louis 1er, nommé chevalier du Cordon Bleu par Louis XIV, fit la profession de foi requise par les statuts de l'Ordre du Sanctuaire de Laghet, le 20 janvier 1689. Les Princes de Monaco ont toujours concouru, par leur générosité, à l'agrandissement et à la décoration du sanctuaire.

Dans les encoignures sont accumulés des lots considérables de bâtons, de béquilles, de gouttières, de fusils éclatés, de moulages de membres guéris.

De la voûte descendent des bannières, des petits bateaux de tous modèles montrant leurs carènes ventrues, leurs armatures bien tendues des trois-mâts, des galères, des longs courriers, des corvettes, des chalutiers, des milliers de tableautins ingénus, brossés à la hâte, rappelant des accidents, des catastrophes, des dangers de mort.

Haut lieu de recueillement, la piété et la reconnaissance des miraculés ont fait du sanctuaire un centre exceptionnel d'art populaire.

Six mille ex-voto y ont été déposés depuis près de deux siècles, actes religieux de remerciements à la Vierge.

Il en reste 3 000 dont les plus anciens datent de 1792-1793, avec pour le premier, une très rare représentation d'un combat opposant dans nos vallées troupes sardes et Républicains.

Les ex-voto des XVII ème et XVIII ème siècles furent, hélas, brûlés pendant la Révolution, le monastère ayant été transformé en magasin militaire. Une centaine témoignent de la vogue de la peinture sur verre dans les années 1800 à 1820.

D'autres plus récents reflètent, maladroitement, les modes et les styles de la fin du XIX ème siècle et de l'art moderne.

Dans le musée une belle sculpture gothique en bois datant du XV ème siècle représente Sainte Anne, Marie et Jésus, la grând-mère, la mère et l'enfant.

Dans la chapelle primitive, se trouve une Vierge Noire. La crypte abrite les caveaux des Pères Carmes.

Le monastère date du XVII ème siècle.

La fontaine date de 1654.

DÉCOUVERTE DES ALENTOURS

- La route de La Trinité a été ouverte en 1900.

- Le hameau de Spraes, au Nord.

- Le quartier de l'Avellan.

- Le rocher du Pin.

EDMOND ROSSI

Écrivain, Historien

http://alpazur-edmondrossi.monsite-orange.fr/

 

LA COLLE SUR LOUP : LE MYSTÉRIEUX ENCLOS DU MONT GROS

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CADASTRE DE 1835.jpg

L’énigmatique enclos du Mont Gros au nord de La Colle sur Loup, dans le bois de la Sine n’a pas fini de troubler les visiteurs, tout comme les spécialistes de l’archéologie (Roger et Paule Joelle Picco, Henri Guigues, Raoul Barbès) venus l’étudier en février 2015.

Voici le résultat de cette prospection qui pose nombre de questions restées sans réponses :

«  Il s’agit d’un grand espace à peu près rectangulaire délimité par des grands murs à double parement courbe (voir dossier Internet: murs à parement courbe ). La hauteur des murs est variable mais peut atteindre près de 3 mètres de haut par endroits.

Le site est traversé par une piste provenant des carrières de la Sine. Autour du site, à l’extérieur, on voit à plusieurs endroits, des accumulations de pierres très importantes, provenant de l’épierrement du site et des déchets de taille notamment près du point A où l’on voit également une petite ruine, et entre les points D et E à l’extérieur du terrain, pierrier visible sur les photos satellite.

Le terrain est en légère pente vers le sud-est.

Sur le côté sud il est en limite du plateau et domine les pentes de la vallée du Loup.

Le mur a été détruit au passage de cette piste au point A. Sur le côté sud-est on voit un passage étroit de largeur 1.10m du côté.

Ce passage ne permettait pas le passage d’une charrette attelée ni même d’un mulet chargé. A cet endroit le mur fait environ 1.70 m de haut, 1.70 m à la base et 1 m au sommet. C’est le seul passage visible actuellement mais on ne peut se prononcer sur un autre passage éventuel là où le mur a été éventré au point A. Cette ouverture C permettait le passage d’un bovin ou de moutons et servait peut être au comptage ou pour faciliter le traitement des animaux. Il pouvait être barré facilement.

Il y avait dans les environs deux bergeries, l’une sur la commune de Vence et appelée « Bergerie » sur la plan topographique et l’autre plus proche sur la commune de la Colle sur Loup nommée « Les Crottes » ou « Crotes » ou « Couladon », du côté du passage dans le mur. Y avait-il un rapport avec cet enclos ? En 1835 un certain Bernard était propriétaire de la Bergerie des Crottes (Couladon en 1835) avec une mention « masure »

Sur le côté nord le mur n’a pas été terminé dans sa partie centrale entre les points G et F du plan.

Les longueurs respectives des côtés de l’enclos sont :

DB=200 m

DE= 127 m

HB = 158 m

HG = 52 m

GE =144 m

FG = 50 m

On observe entre les points E et F une banquette de 30 à 40 cm de haut et 2.50m de largeur environ au pied du mur côté intérieur dont on ignore l’usage, peut-être pour asseoir un échafaudage de service.

A l’intérieur du terrain on peut voir un muret correspondant peut être à la séparation entre les parcelles 4 et 5.

Près de l’angle nord à l’intérieur du terrain, près du point H, un grand trou a été creusé, peut-être pour chercher de l’eau.

Le périmètre du mur est d’environ 680 m et la surface cadastrale 25500 m2 à l’époque ou l’enceinte appartenait à ce Bernard Maurice, d’ailleurs en litige avec un certain Lambert Antoine pour une parcelle (27) de 430m2, suivant ce qui est mentionné sur les documents cadastraux.

Les raisons de ce litige sont inconnues mais on peut se demander si les pierriers extérieurs provenant de l’épierrement du terrain et des déchets de taille, n’ont pas été réalisés chez les voisins. Sur le cadastre napoléonien le terrain est qualifié de vigne.

A l’intérieur du site on observe un mur d’orientation sud-est nord-ouest de 1m de haut et 2 m de large en moyenne, séparant les parcelles numérotées 4 et 5 sur le cadastre récent (anciennement 25).

Le site n’a pas pu être exploré complètement car en juin 2014 une partie n’était pas débroussaillée. La partie observée est très propre avec très peu de pierres au sol

L’exécution des murs a nécessité une main-d’œuvre importante et la justification d’un tel ouvrage est un mystère.

A plusieurs endroits dans les Alpes Maritimes on voit des murs à parement courbe mais comme ce sont des murs de soutènement, un seul parement est visible. Plusieurs sont datés du début du XIXème siècle.

Côté nord du site, à une cinquantaine de mètres à l’extérieur, on voit plusieurs enclos plus ou moins rectangulaires de 15 à 20 mètres de côté. Les murs ne semblent pas dégradés et paraissent bas pour des enclos à moutons.

Raisons d’être de ce grand enclos

L’hypothèse d’un camp militaire est à exclure car tous les murs de pierre exécutés à l’époque de la guerre de Succession d’Autriche, ne dépassaient pas environ 1 m de haut pour permettre à un fantassin de tirer à l’abri, et d’autre part les murs comportaient des redans fréquents pour éviter des tirs en enfilade.

Par ailleurs la rive droite du Var n’a été concernée par le conflit que pendant l’hiver 1746, époque à laquelle la citadelle d’Antibes a été vainement attaquée par les austro-sardes. Des opérations auraient peut-être eu lieu autour du château de la Reine Jeanne dans le Malvan au nord de Vence.

Une vigne, mentionnée sur les documents cadastraux à cet endroit, devait être de mauvaise qualité étant donné la nature du sol. Un enclos pour abeilles est aussi peu probable car les dimensions de ces enclos sont en général d’une trentaine de mètres de côté et avec un point d’eau à proximité.

Il semble donc plus probable d’envisager comme raison un épierrement du site pour permettre l’exploitation, mais la hauteur et la qualité des murs ne sont pas justifiées.

L’hypothèse d’une oeuvre d’art associée à l’épierrement

La réalisation de murs mesurant jusqu’à plus de 100 ml en ligne droite avec double parement courbe extérieur et intérieur réglé au calibre est une affaire de spécialiste. En plus les angles sont arrondis à l’extérieur et à l’intérieur ce qui accroit la difficulté.

La réalisation n’a pas été menée à son terme car entre les points F et G la fouille a été préparée mais le mur non exécuté.

Durée des travaux

En supposant qu’une équipe constituée d’un maçon spécialiste et d’un aide puisse exécuter 1 m3 de mur par jour, compte tenu de l’approvisionnement, de l’échafaudage, etc… et en prenant une section moyenne de 2 m de base et 2m de hauteur ce qui est probablement sous-estimé, cela donnerait pour 650 ml de mur 2600 m3, soit à raison de 300 jours par an, une durée de plus de huit ans. Comme entre les angles E et H le mur a peut-être été exécuté en partant des deux angles on peut éventuellement penser à deux équipes au moins, soit une durée de plus de quatre ans de travail dans ce cas, mais il est possible qu’un personnel nombreux ait été employé.

De toute façon l’investissement en hommes pour un tel travail était probablement très onéreux.

Conclusion

Ce mur semble être une folie en même temps qu’une oeuvre d’art, car un ouvrage d’une telle qualité et d’une telle dimension est une réalisation tout à fait exceptionnelle.

Quant à la date d’édification d’un tel ouvrage, on a observé dans la région des murs de ce type exécutés au début du XIXème siècle mais ce n’est qu’une indication. »

Pour découvrir les sites insolites de la Côte d’Azur et du Pays d’Azur, à travers les ivres d’Edmond ROSSI consuter :

http://alpazur-edmondrossi.monsite-orange.fr/

LA GAUDE: RÉFÉRENCES HISTORIQUES

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BLASON DE LA GAUDE.png

Voici l’ouvrage consacré au passé et à la mémoire de

La Gaude

« HISTOIRES ET LEGENDES DES BALCONS D’AZUR »

 Auteur : EDMOND ROSSI

Éditeur : ÉDITIONS CAMPANILE (B.P.29 06901 Sophia-Antipolis cedex)

: 2011

De La Gaude à Vence et au Broc, le vaste belvédère qui surplombe la Méditerranée et le Var reste méconnu.

La région provençale des « Balcons d'Azur » renferme pourtant des trésors historiques et architecturaux qu'il est urgent de découvrir, au-delà de la splendeur des paysages. C'est à ce voyage insolite et révélateur que nous convie l'auteur, le long d'un amphithéâtre, au cœur duquel s'égrènent les célèbres fleurons de VENCE, LA GAUDE, SAINT-JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC. Les « HISTOIRES ET LEGENDES DE LA GAUDE » occupent un large chapitre de l’ouvrage, à la mesure de son riche passé.

Depuis les premiers habitants, ces Ligures qui enivrèrent Hercule au vin du cru, « comparable au nectar des Dieux », de son sarcophage romain au légendaire « Trésor de la Maure », avant d’y côtoyer les mythiques Cathares venus s’y réfugier et aux Templiers très à l’aise en ce lieu, La Gaude est source d’extraordinaires histoires.

Son fabuleux Château théâtre des troublantes expériences d’un mystérieux alchimiste « faiseur d’or », ses chroniques décrivant les épouvantables tourments de la guerre, avant que les terribles « Brigands de la Garbasse » n’y ajoutent leur lot, tout concoure à retrouver ici au fil des pages l’histoire passionnante de ce village de l’extrémité est de la Provence.

Les témoignages des dramatiques rencontres d’intrépides Gaudois confrontés à la présence hostile du Loup confirment leur caractère bien trempé qui fit leur renommée.

Leur rude terroir privé d’eau inspirera à Marcel Pagnol venu s’y installer, sa célèbre « Manon des Sources ».

Enfin pour compléter le tout, les nombreux vestiges archéologiques y sont recensés et situés.

Un livre de référence indispensable pour connaître le passé et la mémoire de La Gaude.

Cet ouvrage illustré, de 160 pages est disponible dédicacé par l'auteur au prix de 18 € en contactant: edmondrossi@orange.fr

Proposé également dans toutes les bonnes librairies et en ligne :

 http://www.diffusion-fred.com/auteur-100.aspx

 Site spécialisé :

 http://pays-d-azur.hautetfort.com/

Edmond ROSSI écrivain et historien auteur de cette étude a effectué l’inventaire des monuments historiques de la commune de Saint Laurent du Var (1976 à 1977). Il a occupé les fonctions de « correspondant histoire » au quotidien « Nice Matin » dans lequel il a tenu une chronique régulière sous le titre « Un Peu d’Histoire » de 2003 à 2010.

Il réside à La Gaude depuis 1980 et s’est imprégné de l’identité originale du lieu, pour nous la restituer avec authenticité pour le plus grand bonheur de ses lecteurs.

 Voir le site de l’auteur :

 http://alpazur-edmondrossi.monsite-orange.fr

SORCELLERIE DANS LES ALPES MARITIMES

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 « SORCELLERIE ET SORTILÈGES DANS LES ALPES MARITIMES »

 Où mieux rencontrer les Sorcières que dans les Alpes Maritimes, sur ces terres chargées de contrastes où s’opposent mer et montagne, au carrefour de la Provence et de l’Italie ?

Ici, les Sorcières ou «Mascas» sont aussi à l’aise sur la Côte d’Azur où s’étalent d’outrageantes richesses que vers l’intérieur où se cache une humilité austère.

Leurs vallées, les « Valmasques » de Mougins et de Tende, les « Balaours » ces plateaux désolés des hautes vallées propices aux sabbats, longue est la liste des sites marqués par la forte empreinte de celles qui hantent toujours la mémoire, qualifiées par Jules Michelet « d’auxiliaires précieuses du paganisme ».

De Nice, à la Vallée des Merveilles, devenue leur « domaine réservé », les Sorcières hantent les villages et persistent à enflammer l’imaginaire de leurs habitants.

Il fallait raconter l’extraordinaire aventure de la Sorcellerie dans les Alpes Maritimes.

Grâce à Edmond Rossi, auteur niçois de plusieurs ouvrages sur l’Histoire et la mémoire de son pays, cette lacune est aujourd’hui comblée.

L’écrivain ethnologue a parcouru le département à la rencontre des dépositaires de témoignages en voie de disparition, réalisant une collecte de ce fond culturel, complétée par une enquête minutieuse des annales et archives historiques. L’ensemble révélé les pouvoirs et les secrets des recettes des sorcières, héritières d’un lointain paganisme.

Laissons-nous entraîner, à travers des siècles de pratiques et de traditions, sur la piste attrayante et mouvementée, de ces éternelles et fascinantes femmes aux pouvoirs magiques, propres à soulager le corps et l’âme.

 L’ouvrage numérisé en CD est disponible sur simple demande au prix de 15€ en cotactant :           

edmondrossi@orange.fr 

LA « GRANDE GUERRE » DANS LES ALPES MARITIMES EN 1915

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FRANÇOIS ROSSI 1915.jpg

Cent ans déjà ! Presqu’une éternité ! En 1915, au cœur de la guerre et loin du front la population des Alpes Maritimes vit à l’écart, tout en percevant les échos de la tragique tourmente. Voici ce que révèle presse de l’époque.

La prise de conscience d’une guerre longue s’impose dans les esprits.

Les annonces régulières et impitoyables de décès de militaires morts au combat s’ajoutent à la cruelle exposition des nombreux blessés, séjournant dans les hôtels et palaces de la Côte, réquisitionnés pour leur convalescence. Le climat doux et ensoleillé doit favoriser leur rétablissement, le fort potentiel hôtelier fait le reste.

L’usage des gaz de combat au début de 1915, va entrainer l’afflux des blessés.

L’accueil massif de réfugiés venus du Nord de la France, après avoir été chassés de chez eux par l’invasion allemande, pose le délicat problème de leur installation dans le département.

En mai, c’est avec soulagement que l’on apprend l’engagement de l’Italie voisine aux côtés de la France et de ses alliés. Neutre jusque là, ce pays lié par la « Triplice alleanza » à l’Allemagne et l’Autriche laissait peser la possible menace de l’ouverture d’un second front.

Hélas, l’Italie va alors fermer ses frontières pour réserver ses matières premières à son effort de guerre, aggravant ainsi les pénuries existantes dans le département. Les émigrés italiens fortement présents dans la région vont la quitter pour être mobilisés dans leur pays, au total.275000 hommes sont appelés sous les drapeaux

Nourriture, charbon font défaut dans ce secteur éloigné des zones de productions agricoles et industrielles, de plus les réfugiés, soldats et convalescents ont sérieusement augmenté la population.

Une inflation galopante entraine la hausse des prix, au point que le gouvernement lance une souscription nationale en direction de l’épargne populaire.

Sur le front les soldats ne sont pas seulement harcelés par l’ennemi, la boue, le froid, les rats ou la discipline militaire. Un autre problème vient entamer le moral des troupes la cherté de tous les produits qui sont à leur disposition à l’arrière du front.

Soucieux d'améliorer « l'ordinaire » de la roulante, les mobilisés sont attirés par tout ce qu'on peut trouver à l'arrière: les œufs, le « pinard », le fromage, la charcuterie ou le chocolat. La demande provoque naturellement l'augmentation des prix, des abus dont sont coupables les « mercantis », appellation consacrée pour les petits commerçants ou fermiers de l'arrière.

Pour deux députés de l'époque, auteurs d'un rapport sur la question, le « mercanti» est « un champignon qui pousse sur le fumier de la guerre ... le profiteur de toute misère humaine »,

« L'Humanité », journal socialiste, fondé par Jean Jaurès, consacre un article à ce sujet dans son édition du 21 novembre 1915:

« La vie chère est un phénomène naturellement consécutif à la guerre. Les bras qui travaillent la terre sont occupés à se battre. La. Production des denrées agricoles est réduite. La demande en vue de la consommation augmente, au contraire, de par l'existence même des armées. Les moyens de transport à l'intérieur du pays sont restreints; les nécessités de la guerre en réclament la plus grande partie. Le marché extérieur est, pour toutes les nations, fermé ou resserré. Les importations ne disposent que d'une flotte fort diminuée. La circulation sur les mers n'est d'ailleurs assurée que partiellement. Le fret est cher. L'argent est rare. Toutes ces causes, qui entravent les transactions en même temps qu'elles diminuent la production, amènent le renchérissement...» Aujourd'hui on parle « d'inflation».

L’absence des hommes engagés sur le front augmente par nécessité l’emploi des femmes dans des activités qui ne leur étaient pas dévolues jusque là.

Ainsi des femmes apparaissent d’abord comme receveurs puis conductrices de tramway.

On signale le terrible suicide de deux jeunes filles désespérées d’apprendre la mort au combat de leurs fiancés.

L’inquiétude et le doute s’installent expliquant la fréquentation assidue des cabinets de voyantes, là encore avec une clientèle essentiellement féminine, avide de promesses et de réconfort.

Mais la fin de la guerre est encore lointaine, nous savons depuis que trois ans de douloureuses épreuves faites de larmes et de sang seront nécessaires pour connaître la fin du cauchemar.

La guerre s’achèvera avec l’armistice du 11 novembre 1918. Pour honorer la mémoire des disparus, des monuments aux morts seront édifiés dans chaque commune avec la liste gravée de leurs noms.

Les places et les rues seront baptisées pour perpétuer le souvenir de cette tragédie humaine : à Nice « l’avenue de la Victoire » (rebaptisée par la suite Jean Médecin !), la « place du XVème corps », la rue du « 11 novembre », l’avenue de « Verdun », le square « Alsace Loraine » (provinces recouvrées), du nom des généraux avenues Foch, Joffre, Pétain (rebaptisée avenue de la Liberté en 1945).

Reste dans chaque famille le souvenir des obscurs et des sans grade souvent étayé par des photos jaunies de militaires en tenue et de lettres enrubannées pieusement conservées lesquelles restituent une part de témoignages au quotidien lourds de sacrifices.

 Edmond ROSSI,

Ancien combattant de la « troisième génération du feu, 1956-1962 »

Site :

http://alpazur-edmondrossi.monsite-orange.fr/

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